Nous sommes tes pères. Hwayi est un petit veinard. Alors que pléthore de lardons peinent à se faire reconnaître de leurs imprudents géniteurs, voilà qu’il est considéré comme un fils par rien moins que cinq malandrins.
Chronique
20 000 lieux loin des côtes. Décidément, Kang, homme frustre et bougon au visage long comme un jour sans kimchi, n’a pas de chance.
Âmes perdues. 1997. Hong Kong a connu quelques revers économiques dont les migrants chinois attirés par les lumières de la ville vont devenir les victimes expiatoires. Faisant fi de tout espoir de réussite sociale, les quatre protagonistes de Love will tear us apart n’ont guère d’autre choix que de se laisser couler dans une mélancolie suicidaire, une solitude morbide, une violence cynique ou une folie douce. Bienvenue dans la métropole sommée par d’augustes bannières d’ « Aimer la mère patrie » !
Dévo(ra)tions. Dès le prologue, la terreur est de mise. La nuit est profonde. Une voiture est prise en chasse par un véhicule délibérément belliqueux. Lors de ce duel, le couple de touristes expire et le chauffard exulte. Il emporte la femme dont les restes finissent au fond d’un frigidaire déguisés en innocents filets. A déguster avec un bon petit rouge de derrière les fagots. De quoi rendre définitivement végétarien n’importe quel être humain à la conscience normalement constituée.
Aimez qui vous voulez. Ce n’est pas que Gabin, curé ardéchois ayant passé le demi-siècle, fasse une crise de foi(e) ou que l’amour de dieu ne le chatouille plus, mais ses hormones le gratouillent sec depuis qu’il a enserré dans un câlin langoureux le corps généreux d’une femme. Et de s’éclipser de sa paroisse pour « monter à Paris » tel un Rastignac en chaleur.
Brûler à Palerme. Il ne fait pas bon omettre d’écouter le parrain lorsqu’il vous donne un ordre. Tombé dans une embuscade aussi brutale qu’inattendue, Salvo — chauffeur et homme de main — au mépris des ordres et de sa propre sécurité cavale derrière un des tueurs qui a échappé au carnage et obtient le nom du commanditaire. Avant d’exécuter froidement, mais sans douleur et sans haine, le donneur.
Je t’aime, moi non plus. Qui oserait encore, après L’impitoyable lune de miel, Mondo Plympton ou Les mutants de l’espace demander qui est Bill Plympton ? A l’heure où Hayao Miyazaki prend une retraite bien méritée après un ultime chef d’œuvre, la disparition de Satoshi Kon et les Monty Python désormais aux abonnés absents, la sortie d’un nouveau film de cet impudent vétéran de l’animation a l’effet d’un gaz hilarant fort bienvenu.
Collection Forbidden Hollywood. Un peu d’histoire. Alors qu’à la fin des années 20 passe sur Hollywood un vent de folie furieuse et que trépassent allègrement starlettes et carrières prometteuses, un code de bonne conduite édicté par Will H. Hays est imposé aux patrons des studios, promettant de censurer tout ou partie de leurs films s’ils persistent à pervertir l’Amérique par la grâce de leurs créations libertines.
Amours bergmaniennes. Ingmar Bergman ne l’a jamais épousée, certes, mais elle fut sa muse (une dizaine de films* dont quasi autant de chefs d’œuvre), la mère d’un de ses enfants, et selon ses propres termes — rapportés par l’actrice émue aux larmes — son Stradivarius.
Tout sur la mère. Décidément, le couple Newman-Woodward a le vent en poupe. Un de leurs baisers (surpris sur le tournage de La fille à la casquette/A new kind of love de Melville Shavelson_1963) orne l’affiche de la 66e édition du Festival de Cannes 2013. Et après s’être offert une nouvelle jeunesse sur grand écran il y a deux ans, voilà que le 3e film* réalisé par Paul Newman et interprété par son épouse-actrice-muse Joanne Woodward (qui emporta à Cannes le prix d’interprétation féminine en 1973) est enfin édité en DVD.
Le prix d’une vie. Tobias Lindhom (co-scénariste entre autres du déprimant Submarino de Thomas Vinterberg et de la série Borgen, une femme au pouvoir* de Jeppe Gjervig Gram et Adam Price) a choisi pour son second film de nous plonger au cœur d’une guerre des nerfs aussi énergique qu’éprouvante**.
Nage ou crève. Le générique annonce d’emblée la couleur. Survivre (surprenant mélange de reconstitution fantasmatique et de réalisme documentaire) est une « histoire vraie », hommage de Baltasar Kormákur aux pêcheurs islandais qui périrent lors d’une tempête hivernale dans les années 80, compagnons d’infortune de Gulli (solide Ólafur Darri Ólafsson), grand nounours balourd et introverti dont le film va nous conter la prodigieuse équipée. Sans esbroufe, ni pathos exacerbé.
Petite cuisine hollywoodienne. La nostalgie, camarade ! L’ironie du sort, doublée des hasards du calendrier des maisons d’édition, font qu’au mois de mars dernier sont sortis deux livres consacrés à l’Hollywood d’antan.
Crise de foi. Sur Hollywood Boulevard, là où se côtoient le sacré et le profane, ne brillent que les étoiles inlassablement astiquées par un mutilé de guerre. Cet étrange monde s’étiole à l’ombre de la réussite insolente des stars de cinéma et il n’en est pas un qui n’y rêve encore à un avenir pimpant ou qui n’y joue pas, pour la gloire ou son propre salut, le rôle qu’il s’est patiemment forgé.
Rencontre avec Mathieu Seiler du 8/09/2012. La journée d’hier était donc consacrée à la découverte de l’œuvre de Mathieu Seiler avec la projection de deux courts métrages Hochgenung et Girl on red couch puis du Cadeau de Stéfanie et enfin, de son petit dernier, Der Ausflug.
Monsieur rêve de formes oblongues (air connu). 2012 est manifestement le temps des limousines, longs cercueils qui roulent silencieusement, destinés semble-t-il à protéger d’esseulés passagers du monde extérieur.
La ballade sauvage. La Grande Bretagne randonneuse est en danger. Tina (petite souris effacée qui rêve d’un autre maître que sa mère) et Chris (géant roux intolérant et bas du front se réinventant en grand écrivain-explorateur) ont eu le tort de se rencontrer et de se plaire.
Razzia sur la chnouf. Second épisode* des aventures d’Ocho, la joueuse/bretteuse/voleuse de haut vol toujours incarnée par Reiko Ike, Female yakuza tale: Torture & Inquisition a été réalisé dans la foulée de Sex & Fury sous la houlette d’un autre réalisateur, Teruo Ishii, autrement plus frappadingue que son auguste collègue, Noribumi Suzuki.
La vengeance est mienne. Les familiers de la saga La pivoine rouge (interprétée par Sumiko Fuji) connaissent bien la vertueuse Oryu, joueuse invétérée à l’épaule tatouée et au sens de l’honneur exacerbé, qui parcourt les routes en aidant la veuve et l’orphelin.
Autant en emporte le drame. Martha (Sandra Hüller, une sacrée découverte) et Paul (Felix Knopp) forment un couple heureux. Ils s’aiment d’amour tendre, ont un avenir tout tracé par la formidable réussite de Paul qui les oblige — avec leur consentement mutuel — à déménager à Marseille.