Oyez ! Oyez !

La 38e édition du Festival des 3 Continents investit Nantes du 22 au 29 novembre prochain et comme la demoiselle vous l’indique sur les magnifiques affiches réalisées cette année, l’Inde est à l’honneur, avec notamment la projection des films de Anurag Kashyap et Gurvinder Singh*. On peut nonobstant regretter une sélection trop courte.

Sous les étoiles du Grand Rex. Le palmarès est connu, certes, et question long-métrages, a fait la part belle au cinéma français de genre (Effet boomerang des derniers événements ?) mais ont surtout été récompensés deux réalisateurs iconoclastes, construisant une œuvre personnelle sur le (trop) long cours — chacun a mis 10 ans à faire son second long métrage — et partageant à l’occasion un même producteur, Jérome Vidal, présent lors du PIFFF. Côté courts, c’est autant l’humour que l’amour qui ont séduit les jurys.

Oyez, oyez !

Rituel de rentrée oblige, L’Étrange Festival prend ses quartiers au Forum des Images du 3 au 13 septembre 2015, et histoire de ne guère perdre de singulières habitudes, le programme est particulièrement fourni cette année de films mortifères, curieux, surprenants et ô surprise, la Nuit de l’étrange revient pour le bonheur des noctambules amateurs de bizarreries en tous genres.

Du lauréat sexy, des serial-killers et un ogre. Le plus difficile dans un festival est d’essayer de faire en sorte de ne pas se tromper de film — argh ! ce choix que l’on maudit parfois en entendant parler avec enthousiasme les sortants d’une salle adjacente ! — et de tenter, surtout ici au FFCP, d’en voir un maximum (manie de cinéphage qui se respecte).

Âmes perdues. 1997. Hong Kong a connu quelques revers économiques dont les migrants chinois attirés par les lumières de la ville vont devenir les victimes expiatoires. Faisant fi de tout espoir de réussite sociale, les quatre protagonistes de Love will tear us apart n’ont guère d’autre choix que de se laisser couler dans une mélancolie suicidaire, une solitude morbide, une violence cynique ou une folie douce. Bienvenue dans la métropole sommée par d’augustes bannières d’ « Aimer la mère patrie » !

Aimez qui vous voulez. Ce n’est pas que Gabin, curé ardéchois ayant passé le demi-siècle, fasse une crise de foi(e) ou que l’amour de dieu ne le chatouille plus, mais ses hormones le gratouillent sec depuis qu’il a enserré dans un câlin langoureux le corps généreux d’une femme. Et de s’éclipser de sa paroisse pour « monter à Paris » tel un Rastignac en chaleur.

Ballon rond, fièvre de l’or et deuil impossible. Je retrouve la belle salle de L’Arlequin pour une (excellente) journée fictions. Un petit café entre chaque film et je résiste fermement à la tentation de goûter aux petites douceurs brésiliennes proposées au bar…

Je t’aime, moi non plus. Qui oserait encore, après L’impitoyable lune de miel, Mondo Plympton ou Les mutants de l’espace demander qui est Bill Plympton ? A l’heure où Hayao Miyazaki prend une retraite bien méritée après un ultime chef d’œuvre, la disparition de Satoshi Kon et les Monty Python désormais aux abonnés absents, la sortie d’un nouveau film de cet impudent vétéran de l’animation a l’effet d’un gaz hilarant fort bienvenu.

L’araignée souriante et autres histoires de cannibalisme. Comédie délectable et radicalement décalquée, Spider baby n’a jamais eu l’honneur d’une sortie internationale pour cause de faillite des producteurs. Dommage car cette excentricité signée Jack Hill — « découvreur » de Pam Grier et futur réalisateur de Coffy et de Foxy Brown, gloire à lui ! — est un bonheur d’humour noir aux situations loufoques et personnages improbables qui ne laissent aucun répit au spectateur.