Oscar/Peter Coyotte qui se rêvait en Hemingway se les pèle grave.
Category Archive: Bains
Tel est pris qui croyait prendre. Miller/Leonard Nimoy [26/03/31 — 27/02/15], chasseur de primes ténébreux et fort velu, parti à la poursuite de Catlow, un hors-la-loi* d’une indécente jovialité et d’un toupet confondant, se voit fort dépourvu quand, au milieu de ses ablutions, surgit, armé d’une jarre, l’objet de sa poursuite.
Qui pourrait reconnaitre dans cette petite bouille qui se nettoie aussi consciencieusement qu’un chaton le clown blanc qui fera pleurer quelques 38 années plus tard ce psychopathe de Hopper en empruntant la voix de Roy Orbison ?
Dalton Trumbo, écrivain, scénariste, réalisateur et l’un des « Dix d’Hollywood ».
C’est le premier bain solitaire que Yamashita/Kôji Yakusho prend depuis des années. Il vient de sortir de prison. La baignoire est celle de son « contrôleur judiciaire », un bonze qui a subodoré en ce prisonnier modèle une bonne âme récalcitrante devant toute forme de rédemption.
Henry Jekyll/Udo Kier, souhaitant léguer toutes ses possessions à un certain Hyde, confie cet étrange testament à son notaire peu avant la fête donnée pour ses fiançailles avec Miss Osbourne (Marina Pierro, dont le corps voluptueux peine à se discipliner dans un sadique corset).
Ne vous fiez pas au langoureux regard complice que se lancent Paris Pittman/Kirk Douglas et Woodward Lopeman/Henry Fonda lors de leurs ablutions.
Certes, la manière d’agir de Hogan/Clint Eastwood semble un peu cavalière mais notre cowboy a quelques circonstances atténuantes.
A Delos, les faux-semblants sont rois.
Impossible pour Thibault/Thibault Lacroix de prendre une douche tranquille dans la maison de feu son paternel où il a débarqué, nu comme un ver, pour y enterrer le pot d’échappement de sa voiture — sa compagne, son toit, son unique bien — dans le jardin.
John McCabe/Warren Beatty n’y coupera pas. Qu’en tant qu’actionnaire majoritaire du seul lupanar de la ville il le veuille ou non, la mère maquerelle qu’il a embauchée pour faire tourner sa boutique n’en démord pas. Tout potentiel client doit auparavant aller se décrasser.
Le naïf Winslow Leach/William Finley a beau dépasser de trois bonnes têtes cette lilliputienne crevure de Swan/Paul Williams, méphistophélique producteur de Death Records et prédateur musical, il est bien incapable de lui faire la peau.
Quand il n’abandonne pas son esprit aux volutes opiacées, l’inspecteur Frederick Abberline/Johnny Depp tend à s’absenter dans la chaleur de l’absinthe.
Disons le tout net. Jack Crabb/Dustin Hoffman — a.k.a. Little Big Man pour les indiens qui l’ont kidnappé chérubin, puis élevé selon leurs rite, si l’on en croit le plus grand mythomane que la terre ait enfanté — est un benêt, à moins que son idiotie qu’il prétend congénitale ne soit qu’une stratégie de survie.
Remercions avant tout Cary Grant — et sa classe folle — de donner de sa personne et d’oser tout, voire n’importe quoi, sans jamais craindre de sombrer dans le ridicule.
Pour Tuco/Eli Wallach, Sancho Pança aussi fourbe que laid de l’homme sans nom/Clint Eastwood*, au sens de l’amitié follement élastique, le monde se divise en deux catégories : les caves et les débrouillards aussi avides que sournois.
Ni avec toi, ni sans toi. Ou presque.
Masichu — Un Kitano loufoque et poignant à la fois — aimerait tant être un peintre reconnu qu’il est prêt à tout pour répondre aux desiderata du monde de lard et du cochon qui le mène en bateau depuis qu’il se pique de transfigurer la vie en créations picturales aussi diverses que saugrenues.
Griff/Cameron Mitchell est un gangster brutal, quoique pas trop idiot, qui n’a pas de veine côté cœur.
Jacob Singer/Tim Robbins — un grand dadais atrocement sympathique — est mort, mais il l’ignore encore, désorienté par d’effroyables hallucinations et de sinistres rêveries laissant percevoir un monstrueux passé. Ce qui ne cesse d’affoler sa mémoire quelque peu défaillante.