A Delos, les faux-semblants sont rois.
Tout est toc dans cette scène. De la baignoire si typique à l’homme qui profite joyeusement de son bain après une nuit au lupanar de la ville débordant d’aguichantes jeunes dames toutes exceptionnellement consentantes. Même l’arme ostensiblement posée à portée de main est factice.
Hors donc, si Peter Martin, le gai luron qui se décrotte si vigoureusement en fredonnant une chanson à boire, n’est pas un cow-boy mais un homme d’affaires en goguette, c’est que nous ne sommes guère au Far West.
Nonobstant, l’inimitié d’un robot à tendances psychopathes — l’increvable Yul Brynner dans une savoureuse relecture du rôle iconique qu’il tenait en 1960 dans Les 7 mercenaires de John Sturges — qui le poursuit de ses provocantes assiduités est, elle, bien réelle.
Et le sang qui va bientôt couler dans l’onéreux parc d’attractions de Delos a tout du cauchemar dont notre héros, venu s’offrir des vacances hors de prix aux dépens d’androides trop vrais pour n’être pas quelque peu humains — ressentiment et sauvagerie à tous les étages —, aura bien du mal à se réveiller.
Mondwest/Westworld de Michael Crichton_1973
A suivre…