Griff/Cameron Mitchell est un gangster brutal, quoique pas trop idiot, qui n’a pas de veine côté cœur.
Il en pince grave pour son patron, Sandy Dawson/Robert Ryan, et se ferait torturer, découper en rondelles, écorcher vif, éparpiller façon puzzle, et bien plus si affinités, dans l’unique but de lui complaire.
Manque de bol, Sandy se prend d’une brusque passion, et certes pas de son homme de main dont la vénération tend à l’agacer. Mais bien plutôt d’une nouvelle recrue, un certain Eddie/Robert Stack* qui, sous une carapace de dur à cuire armé d’un sourire enjôleur, planque un insigne et une mission de démantèlement, ce qui implique subséquemment division du camp ennemi et trahisons à gogo sans arrière-pensées, ni culpabilité exacerbée.
Aveuglé par des sentiments qui n’osent dire leur nom — quoique Sam Fuller, toujours aussi facétieux, filme sans détour ses regards énamourés — Sandy, au retour d’un hold-up qui a viré au fiasco, abat sans coup férir ni explications futiles Griff, le meilleur d’entre tous ses partisans, signant ainsi sa propre perte.
Robert Ryan excelle dans les moues de dégoût qui tiennent autant de l’aversion pour la mesquinerie des jaloux que du mépris naturel qu’inspirent les délateurs.
* Notons qu’auparavant, nous aurons eu le plaisir de partager le bain d’icelui, bien plus agréable puisque préparé tout en délicatesse de geisha par Shirley Yamaguchi et accompagné de quelques amuse-gueules.
Maison de bambou/House of bamboo de Samuel Fuller_1955
A suivre…