Etre [ou ne pas être] dans le bain : le pacifiste

Dean Stockwell dans Le garçon aux cheveux verts de Joseph Losey_1948 © RKO

Qui pourrait reconnaitre dans cette petite bouille qui se nettoie aussi consciencieusement qu’un chaton le clown blanc qui fera pleurer quelques 38 années plus tard ce psychopathe de Hopper en empruntant la voix de Roy Orbison ?

Mais, fi des rêves, nous sommes en 1948 et il ne fait pas bon pour les orphelins de guerre de trop vouloir se distinguer du reste de la population, pas plus qu’il ne paraît au garçonnet que ce fut une bonne idée de se laver avec du savon vert… jusqu’à ce qu’un second vigoureux shampoing lui fasse comprendre qu’il est devenu un héros de manga symbole de paix et de renouveau.

Événement qui le rend orgasmiquement bienheureux jusqu’à ce que le monde — soit pour un garçon à peine sorti de l’enfance, la sainte trinité : famille, copains, voisins — se dresse vigoureusement [et ignominieusement, la scène de la « tonte » est encore aujourd’hui aussi cliniquement sobre qu’humainement inacceptable] contre cet empêcheur de vouloir guerroyer en rond.

La petite histoire retiendra que Losey sera bientôt blacklisté en compagnie de son scénariste, Ben Barzman, et qu’ils s’exileront en Europe ; et surtout, que du très haut de ses 12 ans, Dean Stockwell affronta ce croquemitaine va-t-en-guerre de Howard Hughes qui venait de mettre sa main sur la RKO, et lui tint tête en refusant catégoriquement le placement de produits que voulait lui imposer le producteur. Rien que pour cela, il lui sera beaucoup pardonné, y compris d’avoir joué des années durant un hologramme malicieux et comme disait le héros de Code Quantum à chaque nouvelle facétie : Ah ben bravo ! (Oh, boy… en VO)

Le garçon aux cheveux verts/The boy with green hair de Joseph Losey

A suivre…