Scènes de chasse en forêt espagnole. Le titre original est El Rey de la Montaña, soit le roi de la montagne, le titre français : les proies… Les cibles auraient sans doute mieux convenu, car lorsque le héros décide de poursuivre sur une route déserte la jeune femme plutôt entreprenante qu’il a rencontrée dans les toilettes d’une station service, il n’imagine pas se perdre en pays inconnu où règnent les snipers.
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Le monde tel qu’il est, mythomanies enfantines. Est-ce le manque évident de charisme d’Edouard Baer plutôt habitué au rôle de funambule sympathique qui nous offre ici une interprétation monolithique, au scénario plutôt mince et sans véritables enjeux, à l’apparition d’Alain Chabat, le producteur, en professeur d’anglais (pas très discret le clin d’œil), mais on a du mal à croire à cette histoire de veuf poursuivi par d’hypothétiques tueurs et qui enseigne à son fils l’art du close-combat.
Severance : 1 – Cottage : 0. Auteur d’un premier film remarquable (London to Brighton_2006), que ce soit dans la mature cruauté du scénario ou le jeu des acteurs, Paul Andrew Williams déçoit avec son (faux) démarquage de survival loufoque aux allures de Severance (Christopher Smith_2006).
Beautiful Beth (de scène).
Quand on aime Michel Gondry et les petits objets filmiques détonants, on file sur Myspace découvrir les clips réalisés par des as du bricolage, Les Beautiful Fools*. Leur court-métrage dédié à Laïka, la chienne de l’espace vaut son pesant de Frolic !
Un pour tous, tous pourris. James Ellroy est dingue. James Ellroy est un obsessionnel. James Ellroy a un compte à régler avec lui-même, avec la vie, avec les flics. James Ellroy devrait songer à se renouveler un peu. Car l’histoire de Au bout de la nuit (Street kings en VO. Un hourra pour le traducteur…) a été mille fois contée, très souvent en mieux et la plupart du temps d’ailleurs grâce à Ellroy lui-même.
Voir Bruges et en périr d’ennui. Qu’il est bon d’être agréablement surpris !
Viva Caravaca. L’histoire tiendrait aisément sur un billet de 5 euros. Durant un match de foot, la caisse est dérobée (par qui, on le devine bientôt sans peine), le butin caché, puis détruit, mais il n’a cependant pas disparu pour tout le monde.
Pickpocketons sous la pluie. Avec Sparrow, divertissant ballet de courses-poursuites, vols à la tire et langues tirées, Johnnie To s’offre une petite fantaisie entre deux polars brutaux (le superbe et violent diptyque Election).
Papy Indy fait de la résistance. Un peu d’honnêteté… étant donné le nombre de blockbusters et de nouveaux héros apparus ces deux décennies, nous a-t-il vraiment manqué le professeur Jones ?
Les réalisateurs aussi ont commencé petits. Le film à sketches peut se révéler un exercice aussi cruel que le film choral car il pointe inévitablement le manque d’originalité des uns au vu du talent des autres. Enfances, qui narre d’imaginaires tribulations enfantines de six grands cinéastes (dans l’ordre, Fritz Lang*, Orson Welles**, Jacques Tati***, Jean Renoir****, Alfred Hitchcock***** et Ingmar Bergman******), n’échappe pas à cette règle.
Offre d’emploi.
Autant en emporte le tsunami. Ce pourrait être le prélude d’un western (spaghetti de préférence, ce sont les plus cruels). Une ville fantôme, abandonnée des dieux et des hommes, un étranger arrive et séduit la seule femme du coin, les rescapés se liguent contre lui…
Portrait d’un Rastignac en icône gay. Désinvolte, honnête, primesautier, hâbleur, fair-play, mélancolique, ambitieux, cynique, enthousiaste, lucide, dépressif ou vraie langue de pute, Rupert Everett nous délivre dans cet autoportrait à l’humour ravageur quelques pages hilarantes sur les tournages en Russie, son amitié avec Madonna et la découverte des séries télévisées de prestige en compagnie de Josée Dayan.
Femme perdue, cheveux gras. Ce qu’il y a d’agaçant avec certains films, c’est qu’ils ne sont pas à la hauteur du talent de leurs interprètes. En l’occurrence, pour Passe-Passe, Tonie Marshall a bénéficié d’un casting de première classe.
Déjà vu et Même pas peur sont dans un bateau. Remake perverti de Cannibal holocaust de ce brave Ruggero Deodato, la partie de campagne des ethnologues étant remplacée par la jungle des banlieues ibériques, Rec est un petit film d’horreur réalisé par un abruti aux ordres de la présentatrice (Manuela Velasco, parfaitement horripilante) d’un programme télévisé soporifique, prête à tout pour gagner quelques points d’audience, y compris mourir pour un scoop…
One (iron) man show. Avant de voir une bombinette portant ses armoiries lui sauter à la tronche et changer son avenir à jamais, Tony Stark a le temps de s’offrir un cours de lutte gréco-romaine en compagnie d’une journaliste bombasse, faire une démonstration de son matos ultra-révolutionnaire pour une guerre bien sale et follement bruyante, siroter un excellent champagne, draguer sans vergogne une soldate de l’empire du bien, poser pour la postérité avec les boys, balancer deux/trois vannes niaiseuses qui ne font rire que lui et sentir enfin une fois dans sa vie l’adrénaline qui monte comme sève lorsque l’on sait sa dernière heure arrivée.
La grande déconfiture. Opérant un drôle de mélange d’Agatha Christie sans son Poirot et du jeu du cluedo auquel fait immanquablement penser la belle affiche de Floc’h (mais qui diable a bien pu tuer le docteur dans la piscine avec le révolver du maître de céans retrouvé dans les mains de la femme de la victime ? mystère…), Pascal Bonitzer semble s’être également beaucoup amusé à parodier Alfred Hitchcock (cf. le décalque éhonté de l’épilogue de La mort aux trousses).
Gueule de bois à l’italienne. Entre le chanteur de son groupe qui s’écrase comme une merde (n’est pas Peter Gabriel qui veut) au milieu d’un public parsemé qui s’est écarté prudemment en le voyant plonger et sa fiancée qui offre ses charmes à un guitariste à succès bien plus jeune que lui, Stefano (incarné par Valerio Mastandrea, période clown blanc et cœur de rocker), démoralisé, quitte Rome pour Rimini où il compte se ressourcer.
Remboursez ! Se contenter de tabler sur le capital sympathie de Jean Dujardin ne suffit pas, encore faut-il lui offrir une belle partition à jouer. Rien de tel ici.
L’homme qui chute. Les amateurs de bruit et de fureur, de cris et de chuchotements, de batailles familiales homériques peuvent passer leur chemin.