Pour la 4e année consécutive la grand-messe du Showeb (où sont conviés journalistes des médias online et autres communautés de blogueurs) a été orchestrée par Le film français et Casablanca et, au vu de son succès, connaît désormais une phase en deux temps, le Showeb du printemps en début d’année, celui de la rentrée à l’automne.
N’ayant jamais eu l’occasion de m’y rendre pour d’obscures raisons professionnelles, j’ai entrepris pour ce baptême du feu de « jouer le jeu »* en cette belle journée de mardi où nous étions quelques centaines à être invité(e)s à nous rendre dès motron minet dans une belle salle de l’UGC Bercy sur la scène de laquelle moult distributeurs sont venus faire l’article présenter leurs line-up, soit les prochaines sorties. Salle quasi comble. Pour les rencontres privilégiées promises, il faudra passer son tour. Tout au plus s’agit-il de repérer dans la foule déchainée quelques têtes amicales. Et à charge pour chacun de noter les comptes twitter des intervenants.
* Soit, bien que n’étant pas fana de bandes annonces et autres contenus « exclusifs » préférant de loin découvrir un film en n’en sachant quasiment rien, accepter d’en être abreuvée une journée entière ; se laisser aller à signer un accord de confidentialité car Disney et Universal promettent de projeter du lourd, soit, mais… mais… mais… un secret défense est exigé d’emblée à l’entrée. OK. Au final, accorder le droit d’être amputée délestée de son téléphone/tablette/PC au choix car la signature en l’état ne vaut manifestement rien, la confiance règne en maître… OK. Une fois. Pour tester et ne pas mourir idiote. Et enfin, s’astreindre à faire un petit compte-rendu à lire ci-après.
Le timing est serré, le programme, manifestement chargé. Après 3 cafés, la convention démarre sur les chapeaux de roue, avec Laurent Cotillon du Film Français en monsieur Loyal. Le jeu va consister à séduire en un temps record une salle qui semble déjà quasiment acquise. Vont donc se succéder bandes annonces, surprises, promesses, teasers, blagounettes et lapsus parfois révélateurs.

C’est à SND que revient la lourde charge de lancer les hostilités. Ils se sont octroyés un allié de choix, ce chaton de Tom Hardy affublé de la coupe de cheveux la plus éprouvante qui soit. Et d’un accent russe à couper au couteau, comme d’ailleurs tout le reste de la distribution… Charles Dance, Noomi Rapace (sa partenaire l’année passée dans Quand vient la nuit de Michael Roskam), Vincent Cassel, Gary Oldman ou le délicieux Joel Kinnaman roulent tous les R avec une gourmandise certaine, puisque Child 44, thriller de Daniel Espinosa (auteur de Easy money et Sécurité rapprochée) se déroule dans le merveilleux pays de Poutine où Tommy Qu’ilestchou Hardy incarne un agent de la police secrète soviétique lancé à la poursuite d’un tueur d’enfants. D’où l’accent de tout ce joli monde qui néanmoins s’exprime en bon anglais dans le texte. Soit. Après une BA appétissante et un extrait, on oublie le gros roulement de R. Ou du moins, on est tellement subjugué par Tommy — comme me l’a malicieusement fait remarquer Sandra croisée lors de la pause déjeuner — qu’on décide de faire fi du ridicule de l’affaire. Quoiqu’il en soit, comment résister à un film avec Tom Hardy en vedette et ne pas le noter sur ses tablettes ? Ne serait-ce que pour le fun.

Que dire d’autre ? Que nous avons été appâtés avec l’annonce de la distribution prochaine du dernier film de Gus Van Sant qui se déroule au Japon et où se croiseront Matthew McConaughey et Ken Watanabe. Que nous ne verrions pas (Ouuuuuuuuuuh !) Vin Diesel, le Last witch hunter de Breck Eisner et que nous allons joyeusement passer notre tour pour La chute de Londres, après celle de la Maison Blanche (originalité quand tu nous tiens !) avec l’ineffable Gérard Butler — pas d’images, pas de regrets — et les autres films présentés qui tendent malheureusement à laisser entendre que le cinéma peine à se renouveler au niveau des scénariis. Qu’il s’agisse de boire — conflits de générations sur fond de vignoble — avec Premiers crus de Jérôme Le Gris ou de manger — boy meets girl dans une cuisine haut de gamme — avec les yeux bleus de Bradley Cooper en guest-stars, pour Adam Jones de John Wells. Comme un air de déjà trop souvent vu, de foncièrement prévisible. Quant aux fans hardcore de Jean Leonforever Reno, ils seront sans nul doute ravis de le retrouver dans Antigang de Benjamin Rocher, qui s’est déplacé pour l’occasion.
Une ola pour Tom Hardy s’impose donc. Enfant 44 de Daniel Espinosa sortira sur les écrans le 15 avril prochain.
Et SND laisse la place au représentant de la firme à la marguerite, vieille dame du cinéma français qui fête cette année ses 120 printemps, la Gaumont. Et c’est là que l’on peut se permettre de rire sous cape. Outre une panne inopinée du prompteur (euh) qu’il ne quitta lors de sa résurrection jamais de l’œil, le charmant garçon chargé de présenter le line-up ne semblait manifestement pas avoir lu son texte auparavant.

Une brève annonce d’une exposition en accès libre prévue pour fêter dignement l’anniversaire de la firme qui se tiendra du 15 avril au 5 août 2015 au 104 et en avant pour les bandes annonces et une intervention aussi courte qu’impromptue de Rémi Bezançon, réalisateur de Nos futurs, comédie générationnelle avec Pierre Rochefort et Pio Marmai en vedettes. Ceusses toujours sensibles à cet « esprit Canal » qui sent désormais quelque peu le réchauffé et qui aiment la série Connasse se précipiteront sans doute au cinéma pour y découvrir Connasse, le film princesse des cœurs de Noémie Saglio & Eloïse Lang (ah ben oui, elles s’y sont mises à deux). Les autres succomberont à l’arme secrète de ce line-up, soit Reda Kateb, héros de La résistance de l’air de Frédéric Grivois. Le synopsis n’est pas d’une grande originalité mais que l’acteur se pose et lise le bottin, et pour sûr, nous serons à ses pieds. La sortie du film est prévue pour le 17 juin prochain. La divine Ludivine Sagnier, le belge Johan Heldenbergh et Tcheky Karyo complètent la distribution.
Une curiosité, Arès de Jean-Patrick Benes avec dans le rôle du gros bras tatoué Ola Rapace, ex-époux de Noomi, et un pitch rabaissant notre beau pays de cocagne à un quart-monde post-apocalyptique, violent et désenchanté. Projet assez bizarre pour être intrigant qui peut néanmoins virer au gros nanar. Mais peu importe, rendez-vous est pris pour septembre.

Le second grand appel du pied — amour de l’anime, quand tu nous tiens ! — met en vedette Mamoru Hosoda, réalisateur des Enfants loups, dont le The boy and the beast clôturera l’année 2015 en beauté en débarquant sur les écrans le 30 décembre prochain. Il s’agit donc de prendre son mal en patience.
Premier distributeur indépendant à présenter son programme, Urban distribution (pour mémoire, Les chiens errants de Tsai Ming Ling passé trop rapidement sur les écrans l’année passée ; mais rappelons que le magnifique Félix et Meira de Maxime Giroux est encore visible dans quelques salles de bon goût), malgré un line-up réduit à sa plus simple expression, nous séduit immédiatement.

Urban Distribution a jeté son dévolu sur un film iranien, Red Rose de Sepideh Farsi ou la rencontre intergénérationnelle à Téhéran d’un homme et d’une femme (Chabadabada) sur fond de Vague verte contestataire. Les censeurs de tous poils se sont encore une fois distingués en vouant aux gémonies la magnifique Mina Kavani, qui paie de sa (belle) personne. Une raison supplémentaire pour soutenir ce film en juin prochain.
Et en juillet, ce sera au tour de Laura Carmichael (Edith the spinster échappée de Downtown Abbey), accompagnée de Chloe Pirrie et des cendres d’un ami commun, de mettre le feu dans Burn burn burn, signé Chanya Button, road movie qui promet d’être passablement déjanté.
Quelques mots sur Petite soeur/Min lilla syster de Sanna Lenken nous ont mis l’eau à la bouche mais la sortie du film n’étant prévue qu’en octobre prochain, nous en restâmes sur notre faim.

Place au grand remue-ménage pour l’entrée en scène de Disney. Laurent Cotillon revint fournir quelques instructions déjà assimilées par les habitués qui sagement s’exécutent. La salle, toujours dans une semi-pénombre (Suggestion pour la prochaine convention : pourrait-on allumer les lumières pour permettre aux blogueurs esseulés de bouquiner tranquillou pendant que la logistique Confidentiel Défense prend place ?), se vide et se remplit en vases communicants tandis que des vagues de spectateurs vont remettre sagement smartphones, tablettes et/ou ordinateurs à de vigilants et aimables cerbères. Comme indiqué plus haut, la parano étasunienne est à son comble. Nous avons le droit de regarder, de nous réjouir (aucune obligation cependant, c’est heureux) mais de ne point juger ni en parler (ou presque). Et bien sûr, hors de question de tirer le portrait des présentatrices ou de photographier le line up imposant. Pas moins d’une dizaine de films viendront envahir les écrans français… Si l’on évoque les 2 Marvel ou les 2 Pixar, serons-nous forcés d’abattre nos lecteurs ? La question se doit d’être posée.
Tout au plus, puis-je évoquer le taulier de L’impossible blog ciné, raté de peu au MK2 Beaubourg, qui me nargua en me reconnaissant sans faillir dans le noir alors que j’y débutais une sieste prometteuse.
Blague à part, en écoutant mes compagnons de route, les déceptions furent de rigueur. Des bandes annonces déjà visibles sur le net (mais rien ne vaut un grand écran lança avec enthousiasme la charmante personne dépêchée par Big brother Disney… Soyons contrariants. Rien ne vaut le grand écran pour découvrir un film mais une bande annonce peut s’apprécier pour ceux qui en sont friands n’importe où, y compris sur l’écran d’un smartphone. Le principal est que la curiosité soit satisfaite), un Marvel sans bande annonce (Ouin ! bramèrent les voisins qui espéraient croquer de l’inédit) et un autre, avec pif ! bam ! boum ! les fameux Avengers t(h)ordants, qui donne cette désagréable sensation que l’on voit encore et toujours le même bouillon métrage (assommant ! sauf pour les fans hardcore), un Pixar qui ravira les enfants sans coup férir (Libérez Wall•E !), un autre sans image dont on nous vante à coups de dithyrambes la qualité picturale — mais le blogueur est comme saint Thomas, il ne croit que ce qu’il voit — et en ce qui concerne la taulière de ce blog, un extrait bien trop longuet avec George Whatelse Clooney (à l’attention des moins de 25 ans) et un court métrage musical* où elle aurait bien étranglé la Reine des neiges pour qu’enfin, elle se taise (et hop ! un petit extrait ici pour les adorateurs). Bref. En cas de récidive au prochain Showeb, une place au bar de la cafet’ a d’ores et déjà été réservée. Et ce n’est pas la 3D qui envoie de la migraine assurée lors de la vision guère inédite du trailer du énième épisode de Star Wars (oups ! j’viens d’spoiler) qui aidera à changer d’avis. D’ailleurs, soyons honnête, L’empire contre attaque réalisé par Irvin Kershner reste et demeure à ce jour le meilleur épisode de la série lucasienne. Point final.
* On est en droit de préférer le court de James Ford Murphy, Lava. Dont il ne sera rien dit ici, sauf que vous pouvez en voir un extrait mis en ligne en août dernier. Ici.
Il est temps d’aller nourrir le bestiau et c’est l’occasion d’échanger quelques mots avec Camille, de faire la connaissance de Claire et Laëtitia et de croiser Chandleyr. Mais non, pas de selfie de prévu avec les stormtroopers qui après un premier assaut errèrent comme des âmes en peine autour des buffets.

Vint le temps du line up de La belle company présenté par deux charmants garçons des plus enthousiastes. L’honnêteté oblige à reconnaître qu’à part la présence séduisante de Yannick Renier dans Les châteaux de sable d’Olivier Jahan (dont le scénario fut distribué à l’assemblée) et surtout la sortie du prochain film d’Andrew Niccol avec Ethan Hawke, Good kill, prévue fin avril, la tasse de thé n’est guère de rigueur en ce qui concerne le premier film d’Orelsan que le rappeur s’apprête à tourner (euh…), projet qu’il défend déjà ardemment, ou la dernière comédie dans laquelle va s’illustrer Kev Adams, Amis publics n°1 de Edouard Pluvieux, également présent pour un petit tour de piste et qui sortira en février 2016. Les fans ont donc largement le temps de se préparer à la tornade. Sans moi.

L’attente était électrique. Les soupirs, impatients. Il y eut même quelques endroits où ça trépigna sec. Manifestement, lors de la dernière édition du Showeb, l’équipe avait déjà marqué les esprits par une intervention iconoclaste. Quoiqu’il advienne, une firme qui apprécie à ce point le cinéma de genre ne peut pas être totalement mauvaise. Hors donc, The jokers — fort de sa collaboration avec Le pacte — a emporté l’adhésion de tous. Qu’il soit question de la singularité de la présentation de son line up — plus question ici de faire des allers-retours scène/salle pour énoncer quelques mots sur chaque film mais après quelques mots fut lancée une création originale, un ersatz de jeu-vidéo, bourré d’humour et de bons mots — ou de la qualité de son catalogue. Que du bonheur ! Jugeons sur pièce.
Alors que l’étonnant Snow in paradise de Andrew Hulme vient de sortir sur les écrans, The jokers distribuera dans les mois qui viennent l’excellent Sea fog de Shim Sung bo qui a ouvert en fanfare le dernier Festival du Film Coréen à Paris ; Lost river, premier film de Ryan Gosling où l’acteur offre un beau rôle de mère à sa partenaire de Drive, Christina Hendricks, qui démontre ici qu’elle a d’autres talents que ses boobs démesurés et ressuscite une icône du cinéma bis, Barbara Steele — essai singulier vu lors de la reprise d’Un certain regard 2014 au Reflet Médicis — et le très violent (et parfois complaisant, reconnaissons-le) Hyena du provocant Gerard Johnson, sélectionné à L’Étrange Festival 2014.
Sont d’ores et déjà à ne pas manquer The Duke of Burgundy de Peter Strickland, réalisateur de Berberian Sound Studio, sur une relation masochiste qu’entretiennent deux femmes, The dead lands de Toa Fraser qui s’aventurera en terres maoris, Tresspass against us de Adam Smith où Brendan Gleeson n’est autre que le père indigne de Gniaaaaaark ! Aaaaaaaaaargh ! Gloups ! Michael Fassbender qui ne parait pas être trop à la fête et enfin, voire surtout, High rise, le dernier opus du talentueux Ben Wheatley, qui promet d’être une adaptation parfaitement déchirée du roman de ce grand cinglé de J.G. Ballard et dont la bande annonce a emporté l’adhésion. Qui pourrait résister à un Tom Hiddleston bien décidé à ne rien nous cacher de sa charmante anatomie ? L’attente promet d’être intenable.

Après cette réussite, il était difficile d’assurer. D’entrée de jeu, la firme du coq en pâte, Pathé, décida de frapper un grand coup en balançant une bande annonce des plus coquines où les corps — vieux et jeunes (enfin, surtout celui d’une belle en full frontal et plan très rapproché) — exultent. A la grande joie des cacochymes Michael Caine et Harvey Keitel, héros de Youth/La Giovinezza, soit La jeunesse, le dernier Paolo Sorrentino connu pour ne guère faire dans la dentelle.
Autre film, autres mœurs. La glace et le ciel de Luc Jacquet, réalisateur de La marche de l’empereur, nous entrainera sur les traces de Claude Lorius. Un beau voyage en perspective, doublé d’une réflexion écologique. Outre Le grand jour, documentaire de Pascal Plisson et En mai fais ce qu’il te plait, le dernier Christian Carion où sévit Mathilde Seigner, la seule proposition réellement intrigante est la première réalisation du scénariste Thomas Bidegain qui s’offre avec Les cowboys au scénario sensible, voire casse gueule (les jeunes face au djihad), les participations de François Damiens et John C. Reilly. A suivre donc, avec attention.

Pathé finit sa présentation par le film de Jamel Debbouze, Pourquoi j’ai pas mangé mon père, dont la bande annonce est déjà fort présente en salles. Passons charitablement sur le gag éculé du faux duplex. L’acteur/réalisateur très en verve vint causer à « la geekerie » (citation) de ce projet qu’il développe depuis 2008, de motion & de performance capture et de son amour immodéré pour Louis de Funès, certes sincère, mais peu convaincant en l’état lorsque furent projetée les cinq premières minutes du film en avant-première. Le cœur se serre nonobstant au souvenir de rigolades juvéniles lors d’un bon vieux temps qui ne reviendra plus. Contentons nous de remarquer qu’au final le plus drôle de l’intervention fut l’apostrophe quelque peu langue de pute lancée à l’encontre d’UGC, partenaire du Showeb.

Universal prit la suite et accord de confidentialité oblige, le compte-rendu de la line up sera des plus restreints dans la mesure où la firme ne répond pas franchement habituellement à mes attentes. Et qu’ayant guère apprécié certains films découverts sous l’emprise de la boisson par pur hasard, d’apprendre et de voir (VO + VF enchaînées, une certaine idée de l’enfer) que des suites aussi peu originales que les premiers opus sont prévues et vont déferler dans les salles gratte foncièrement aux entournures. Universal eut tout de même l’idée de nous amuser en offrant un très long extrait d’un film d’animation aux créatures enfantines. Pur produit dérivé qui ne manquera pas d’enchanter nos chères petites têtes blondes ou brunes.
Léger écart de conduite (je serai lynchée sans coup férir) puisque de toutes manières le film sort le 1er avril et que tout le monde sait que la firme détient la franchise. Je ne raterai pour rien au monde la 7e édition des aventures bourrines de Fast & Furious. Et puisque la bande annonce est d’ores et déjà en ligne (Ici), réjouissons nous d’avoir en 2015 une double ration de Tom Hiddleston. Comme il sera entouré de Jessica Chastain et de Mia Wasikowska sous la talentueuse houlette de Guillermo del Toro, c’est d’un œil éteint quoique ferme et d’un pas assuré que nous attendons Crimson peak.

Deux cafés après, la fort pretty présentatrice stressée comme pas deux (pour un peu, elle expirait sur scène) de Pretty pictures présenta le line up de la société. Pas de quoi baliser, les films distribués promettent d’être de qualité, ce qui n’est guère surprenant de leur part.
Au programme, le nerveux Manos sucias de Josef Wladyka thriller sur fond de trafic de dope dans le port colombien de Buenaventura — et qui arrive auréolé d’un soutien de Spike Lee — et le très inquiétant Heatwave de Joyce A. Nashawati avec le taiseux Ziyad Bakri égaré dans une Grèce caniculaire offrent tous deux quelques moments de tension pure qui donnent envie de les découvrir très vite.
La dame entama ensuite un vibrant plaidoyer pour une première, soit la sortie DVD/VOD d’une série israélienne à grand succès mais totalement inédite puisque contrairement à Homeland (Hatufim en VO) ou Hostages, Les Shtisel, une famille à Jérusalem (« Mieux que Downtown Abbey » affirme sans rire The New York Times. Tout un programme, donc), n’a pas encore subi de remake outre Atlantique.
Enfin, le line up se conclut par l’annonce d’une exploitation directe en VOD de The canal de Ivan Kavanagh, projeté à la XXe édition de L’Étrange Festival où, même s’il n’était pas « le plus grand film d’horreur de l’année » comme s’était plu à le présenter Frédéric Temps, s’y est taillé un petit succès d’estime. Nul doute qu’il connaîtra une bien plus jolie carrière en VOD que sur un nombre de copies restreint en salles. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.

C’est à Studio Canal que revint l’honneur de clôturer ce Showeb de printemps. Avec un line up minimaliste où furent mises à l’honneur les bande-annonces guère inédites de Gunman de Pierre Morel, réalisateur du premier épisode de Taken (euh) et qui n’attire que pour son casting 3*, Sean Penn, Idris Elba, Javier Bardem, Ray Winstone et Jasmine Trinca et de En équilibre de Denis Dercourt qui orchestre une rencontre au sommet entre Albert Dupontel et Cécile de France.
Le studio semble néanmoins préférer parier sur We are your friends de Max Joseph avec Zac Efron en DJ… Il faut en avoir vraiment envie. A noter néanmoins au générique les présences plus musclées de Wes Bentley et Jon Bernthal.
L’exode débuta avant que ne soit projeté le film offert en avant-première par StudioCanal, une longue aventure du héros créé par Nick Park, Shaun le mouton, réalisée par Mark Burton et Richard Starzak. Fatigue ? désintérêt pour l’animation ? qu’importe. Du monde s’enfuit en masse et nous pûmes profiter de la dernière petite sucrerie des studios Aardman. Chronique à venir.
En bref, curiosité pleinement satisfaite. Du très bon, du prometteur et quelque ennui, aussi. Mais il en faut bien pour tous les goûts. Le public est si nombreux et si demandeur qu’il est difficile de contenter tout un chacun en une journée. On ne peut que souhaiter que soit éventuellement créé un Showeb dérivé, où n’interviendraient que des distributeurs indépendants. Il est permis de rêver. Non ?
