Jour 10. Deux films ce jour, comme deux électrochocs mais sans le même effet secondaire.
Tout d’abord, Hyena de Gerard Johnson dont la violence sèche et brutale fait immanquablement songer à Kill list de Ben Weatley à qui il emprunte d’ailleurs son couple vedette Neil Manskell-MyAnna Buring. Mais là s’arrête la ressemblance. L’histoire de ce flic (Peter Ferdinando) pourri jusqu’à la moelle dans une police britannique corrompue qui se castagne avec des albanais, eux-même en indélicatesse avec des turcs, tandis que des bœuf-carottes pas très clairs lui cherchent des poux dans la tête finit par nous coller les nerfs en pelote — merci à l’interprétation hors faille du casting entier — et Gerard Johnson a l’art et la manière mais où ce suppôt de perfide Albion a-t-il trouvé l’idée saugrenue de ne pas finir son film, nous laissant donc sur notre désir de voir tout ce vilain monde s’entretuer une bonne fois pour toute, histoire de se faire pardonner toutes les horreurs dont nous avons été témoins ? Manifestement dans un désir de provocation ultime, puisqu’il n’est pas avare de ce genre de coquetteries. N’a-t-il pas affirmé sans rire, lors de la présentation de son film, que les anglais 1/ ne s’intéressaient plus au cinéma 2/ ne s’inspiraient pas assez des films policiers français car, sachez que si les réalisateurs français ou américains savent filmer Paris ou New-York comme des personnages à part entière, Londres ne l’a jamais été (jusqu’à ce qu’il arrive…) ? Ce garçon ne doit décidément pas souvent sortir de chez lui. Et la nouvelle vague britannique appréciera le compliment.
Jour 11.
Ça sent le sapin. C’est le dernier jour du festival et, bien qu’épuisée, j’ai comme tous les ans un petit pincement au cœur. Trois films de prévus pour faire passer la pilule, un western autrichien (ha ha ha), un film sans parole (mais sans doute nettement moins drôle que le Kim Ki-Duk) signé Godfrey Reggio à qui le festival a offert une carte blanche et le Japon est à nouveau à l’honneur lors de la soirée de clôture (je croise les doigts pour que Kanako soit bien meilleure qu’Arcana, mais il y a au casting Koji Yakusho… il est donc hors de question que la déception soit au rendez-vous).
A noter la projection de l’excellent Moon de Duncan Jones uniquement sorti en DVD dans nos contrées, et, en même temps, que Visitors de Godfrey Reggio, un autre film sans paroles (décidément, c’est une épidémie), le documentaire The miner’s hymn de Bill Morrison, sur une musique de Jóhan Jóhannsson.
A consulter : le programme complet par salles
The dark valley/Das finstere Tal de Andreas Prochaska_2014
avec Sam Riley, Tobias Moretti et Helmuth Häusler
Visitors de Godfrey Reggio_2013
The world of Kanako de Tetsuya Nakashima_2014
avec Koji Yakusho, Satoshi Tsumabuki et Nana Komatsu
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A suivre…