L’Étrange Festival 2014, Jour 6 [Mon programme du 9/09/2014]

La casa del fin de los tiempos de Alejandro Hidalgo © CNAC

Jour 5. Rattrapage du film vénézuélien de Alejandro Hidalgo, La casa del fin de los tiempos, séduisante variation des voyages dans le temps, paradoxe inclus.

Claustrophobe en diable, ce premier film ausculte l’histoire familiale de Dulce, mal mariée et mère de deux enfants aux prises avec une demeure dont les portes claquent et s’ouvrent sur des univers parallèles tandis que son univers intime s’effondre dans le deuil et les disparitions surnaturelles.

Ensuite, place à l’indonésien Killers des Mo Brothers, supposé nous tenir en haleine pendant plus de deux heures sur les méfaits conjoints d’un serial killer japonais frappadingue (Kazuki Kitamura) et d’un journaliste indonésien (Oka Antara, précédemment vu comme son petit camarade dans The raid 2), adepte de la justice personnelle suite à un trauma. Mélange de fascination et d’émulation crétine, la relation entre les deux hommes débutée sur un site de vidéo en ligne va aller crescendo, tandis qu’autour d’eux le casting féminin est vilainement éradiqué. Glauquissime, et malheureusement fort inégal, Killers peine toutefois à nous convaincre sur la longueur, tant la psychologie des personnages est taillée à la serpe, les motivations de son héros indonésien plutôt nébuleuses, et les baisses de rythme, nombreuses. Néanmoins, quelques touches de comique absurde (cf. l’effarant maquereau du 9.3 exilé à Tokyo) nous tiennent éveillés tandis que la violence est souvent d’une confondante gratuité, contribuant à faire de Killers un méchant objet mal élevé et souvent antipathique, le spectateur ayant du mal à séparer le bon grain de l’ivraie. Seconde projection prévue mercredi 10 septembre.

Mets de choix pour gourmets cinéphiles, le très attendu Tokyo tribe de Sono Sion qui a emporté l’année passée le prix du public pour Why don’t you play in Hell. Le réalisateur, un habitué de L’Etrange, s’est déplacé avec plaisir et le bonheur est partagé. Emu par une standing ovation spontanée (à la demande pressante du président, Frédéric Temps) d’un public quasi acquis à sa cause avant même que Tokyo tribe ne débute, Sono Sion qui reviendra ensuite pour une courte session de Q&A, présente son dernier né comme une comédie musicale de pur entertainment. Nous sommes donc priés de laisser nos cerveaux au vestiaire, et invités à karaoker généreusement (les projections japonaises doivent donc valoir le coup d’œil). Sono Sion n’a pas menti. Dans cette guerre de gangs à peine gênée par les multiples tremblements de terre qui secouent la ville, Tokyo Tribe offre une baston non stop pendant deux heures où pas une minute de répit n’est offerte aux multiples protagonistes ; on s’y castagne joyeusement les roubignolles, ça rappe, ça slamme, ça tatanne, ça s’écharpe gaillardement tandis que le spectateur coincé dans son fauteuil, lui, peut y gigoter, s’éclater et ne reprendre son souffle qu’au générique. Et encore. On est en droit de préférer des opus plus « sérieux » comme Guilty of romance ou The land of hope mais la joie et la bonne humeur qui règnent sur le film bourré de « jokes » comme aime à le souligner le réalisateur est une des plus excellentes récréations vues depuis le début du festival. Seconde projection prévue samedi 13.

Jour 6.

Encore un après-midi et une soirée chargés avec pas moins de 4 films prévus et des détours par la Corée, les États Unis, le Japon, en compagnie de ce dingo de Takeshi Miike (Prévoir encore une ambiance électrique pour la rentrée en salle 500) et l’Afrique du Sud. L’Étrange Festival ou comment voyager à peu de frais…

A noter la présence de Sono Sion dans les couloirs du Forum des images pour la présentation de sa carte blanche, avec au programme aujourd’hui After hours de Martin Scorsese, Babe 2 de George Miller et Adieu l’ami de Jean Herman avec le couple Delon/Bronson auquel le réalisateur voue un culte. Le White god de Kornél Mundruczó est également reprojeté.

A consulter : le programme complet par salles

Hwa Yi: A monster boy/Hwa-i: Gwi-mul-eul Sam-kin A-i de Jan Joon-Hwan_2013

avec Yeo Jin-goo, Kim Yoon-seok, Jo Jin-woong et Jang Hyun-sung

Faults de Riley Stearns_2014

avec Mary Elizabeth Winstead, Jon Gries et Lance Reddick

Pas de trailer. Quel suspense ! Mais une interview du réalisateur accompagné de son actrice principale, Mary Elizabeth Winstead et de Leland Orser au SXSW 2014

Over your dead body/Kuime de Takashi Miike_2014

avec Ebizo Ichikawa, Kou Shibasaki et Hideaki Ito

I number number de Donovan Marsh_2013

avec Brandon Auret, Presley Chweneyagae et Brendon Daniels

A suivre…