Enfer & nanars vitrifiés ! L’année commence mal. J’ai déjà une bonne semaine de retard.
Il m’est impossible de planifier voire d’organiser quoi que ce soit ; que ces empêchements de tourner rondement soient de mon fait ou de conjonctures extérieures, je songe de plus en plus à abandonner l’idée saugrenue née l’année passée d’un éventuel besoin de tenir un petit journal des films que je (re)vois qui complèterait de fait plus avantageusement les tableaux étoilés postés chaque mois sur les seules sorties en salles. Les bonnes résolutions sont destinées à ne pas être longtemps tenues. Pour l’instant, continuons joyeusement de nous disperser.
03/01/2019. MUBI fête Patrick Wang depuis hier avec la diffusion d’In the family & Les secrets des autres qui doivent exister quelque part ici dans une pile de DVDs… [Note à moi-même : songer cette année à défaire les piles de DVDs]… En résumé, deux films à revoir tantôt quand il fera moins beau. Car aujourd’hui trois films sont au programme, une sortie + un rattrapage 2018 à l’UGC Les Halles où la moisson se révèle décevante et une révision — n’ayant jamais vu le film de Peter Brook sur grand écran — au Forum des Images, autre lieu de perdition favori, qui entame la fin de son cycle Robinsonnades.
Je devrais parfois m’interroger sur ce qui provoque mon envie de voir un film, outre occuper quelques heures de mes journées voire de mes nuits. Et il ne faudrait pas que cette rubrique m’obsède au point d’aller perdre mon temps devant des œuvrettes aisément oubliables. Sans compter que l’habitude d’entrer dans une salle de cinéma sous le fallacieux prétexte que je passe devant ne devrait s’envisager qu’en cas de vif intérêt et non pour amortir un déplacement. [Note à moi-même : arrêter de me prendre la tête sur des sujets à la con et me plonger un bouquin]
Ayant fait l’impasse en 2015 sur le premier film de la saga Unfriended réalisé par Levan Gabriadze et qui n’a semble-t-il pas changé la face du cinéma d’horreur mondial, j’ai tenté de m’égarer dans le Dark Web. Je ne recommencerai pas, promis.
Unfriended: Dark Web de Stephen Susco
Échec, pixels & mat ! Première réalisation de Stephen Susco, scénariste plutôt porté sur l’horreur et dont le titre de gloire est d’avoir écrit l’adaptation américaine de The grudge, Unfriended: Dark Web ne ment pas sur la marchandise : va y avoir du Net et du pas net, mais peine à ne serait-ce que provoquer un soupçon de trouille chez des spectateurs avides de sensations fortes. […]
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Undercover – Une histoire vraie/White Boy Rick de Yann Demange
Être né quelque part. Un scénariste inventerait le personnage de White Boy Rick, trafiquant de drogue blanc, et mineur de surcroit, dans un quartier de Detroit à majorité afro-américaine, on lui demanderait immédiatement de nous fournir quelques plants de ce qu’il a fumé. […]
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Vu la bande-annonce (en français ! une nouvelle manie de l’UGC Ciné Cité Les Halles manifestement) du dernier Clint Eastwood, La mule… Et il semblerait que l’histoire soit encore inspirée d’une histoire vraie… Misère !
Sa Majesté des mouches/Lord of the Flies de Peter Brook
Totems. Inspiré du roman de William Golding, Sa majesté des mouches conte le retour à l’état sauvage d’une horde d’écoliers britanniques échoués sur une île lors de la seconde guerre mondiale. Trop jeunes pour envisager une communauté utopique, ils tentent néanmoins de reproduire le système d’où ils sont issus, supposé civilisé et démocratique. La cruauté enfantine (?) s’en mêlant, l’un des protagonistes, intelligent et raisonneur, sert illico de bouc émissaire pour cause d’embonpoint et de myopie.
Que la chasse s’en mêle et que soit versé le premier sang — la mise à mort d’un cochon sauvage filmée par Peter Brook de manière quasi documentaire —, et Sa Majesté des Mouches, le côté sombre de la force que chacun porte en soi, et ce, dès sa naissance, se réveille promptement et la folie et la sauvagerie s’emparent d’un adolescent à l’ego démesuré, émule du Colonel Kurtz, qui étend son pouvoir délétère sur les plus crédules de ses compagnons d’infortune, en instaurant la peur comme seule politique.
Le film de Peter Brook est fascinant, aidé en cela par une bande de galopins désignés — quelle angoisse ! — comme l’élite de demain… ou chair à canon, c’est selon. Qu’ils jouent les Robinson, se fardent de peintures de guerre ou sacrifient l’un des leurs sur l’autel de leur déité, les jeunes acteurs sont étonnants, malgré ou à cause de leur inexpérience, Peter Brook ayant souvent préféré les laisser improviser. De là, le trouble, l’horreur ou la tristesse qui émanent de beaucoup de scènes.
Par contre, il est certain que le grand écran souligne le cruel manque de moyens financiers et techniques dont a souffert le film durant sa production plus que chaotique. Mais il est intéressant à découvrir, ne serait-ce que pour deux mises à mort fantasmatiques où l’animal et l’humain se confondent, victimes expiratoires de la barbarie. Et l’on peut (re)lire le roman par la même occasion.
PS. A noter que nous sommes le 28 janvier et que je n’ai toujours pas eu le temps de revoir les deux Patrick Wang… et que je suis un tantinet à la bourre concernant les films vus et revus. Oui. Tant pis.
A suivre.
Si vous avez manqué le début d’Au fil des films