Pluie d’étoiles sur le PIFFF. Le Paris International Fantastic Film Festival 2016 vient de s’achever me laissant sur les rotules. Ce n’est pas faute pourtant d’avoir fait l’impasse sur des films vus récemment et la Nuit zombie, pour cause de multiples visions itou et de surmenage question festivités.
Enfanté dans la douleur, et par la grâce du travail acharné de ses instigateurs — et quelques bienfaiteurs sur Ulule —, le PIFFF s’achève sur des sourires. Le Max Linder est l’écrin idéal pour une telle manifestation, la programmation était belle et, cerise sur le gâteau, un record de fréquentation a été enregistré. L’ambiance fut fort bonne, et il n’y a donc plus qu’à espérer que le montage financier soit plus aisé pour 2017*. Un bonus également pour cette année, le Max Linder ayant reprogrammé durant deux jours supplémentaires certains films pour les retardataires.
Il est tout de même à noter que malgré des temps difficiles, l’humour n’aura pas été absent et des rangs de spectateurs et sur l’écran. L’émotion fut présente également, notamment lors de deux séances Culte, qu’elle soit rageuse et guerrière comme celle dégagée par Richard Stanley, venu présenter Hardware coiffé d’un invraisemblable galurin emplumé et régler à l’occase quelques comptes avec l’un de ses producteurs (spoilons l’affaire même s’il s’agit d’un secret de perlimpinpin : « à côté de Harvey W., Bill Cosby est un enfant de chœur ») ou touchante et joyeuse de la part d’un Dario Argento en forme, s’exprimant dans un français parfait** et radieux que l’on présente enfin — et sur un bel écran — sa version d’Opera superbement restaurée*** et non celle, tronquée, sortie en 1987. Il pouvait être heureux, la salle était pleine jusqu’au fin fond du paradis.
2016 restera pour les pifffo(wo)men comme le triomphe de Julia Ducournau, réalisatrice de Grave**** qui s’est goinfré, sans surprise aucune. Le film viendra vous dévorer en mars 2017 sur tous (croisons les doigts pour une belle sortie nationale) les écrans de France et de Navarre.
* Pour en savoir plus, vous pouvez vous reporter à l’article signé du fondateur de Daily Mars, La mairie de Paris snobe-t-elle le PIFFF et son cinéma fantastique ?
** Et là, suite à une question vacharde de Fausto Fasulo, c’est au tour de Cristina Marsillach d’en prendre plein la tronche ; « elle avait le visage d’une sainte, mais le caractère d’une harpie » © un Dario Argento hilare, contant comment son actrice et lui ne se parlaient plus que par l’intermédiaire d’un assistant
*** Sortie en 2017, édition signée Le chat qui fume
**** Découvert à L’Étrange Festival 2016
Le palmarès.
Petit rappel. L’Œil d’or du long-métrage et de deux courts*, issus de la sélection internationale et française, sont décernés par le public ardemment appelé à voter par Cyril Despontin** à chaque projection.
Le Jury invité — Olivier Afonso, Stéphane Debac, Xavier Jamaux, Tom Kan & Michel Koch — s’attache à distinguer un court-métrage français tandis que le partenaire favori du PIFFF, Ciné+ Frisson, récompense deux films. Le long-métrage lauréat se voit offrir une campagne de promotion sur ses antennes lors de sa sortie en salles ; le court est acheté pour une diffusion sur Ciné+ Frisson.
* A noter que si la programmation des long-métrages est l’affaire de Cyril Despontin, délégué général du PIFFF et Fausto Fasulo, directeur artistique, la sélection de la compétition court-métrages français est assurée par R-One Chaffiot tandis que Véronique Davidson & Xavier Colon sélectionne les courts de la compétition internationale.
** Vous pourrez l’apercevoir sur la scène du Max Linder dans les instagrams qui suivent, accompagné de Fausto Fasulo.
Œil d’Or & Prix spécial du Jury Ciné+ Frisson — Long-métrage
- Grave de Julie Ducournau [Sortie nationale prévue : 28 mars 2017]
Œil d’Or — Court-métrage français
- Popsy de Julien Homsy
Œil d’Or — Court-métrage international
- Curve de Tim Egan
Grand prix du Jury du court-métrage français
- Margaux de Joséphine Hopkins, Rémy Barbe & Joseph Bouquin
Prix spécial du Jury Ciné+ Frisson — Court métrage
- Dénominateur commun de Quentin Lecocq

![Tous (ou presque) les jeunes réalisateurs des court-métrages français sur la scène du Max Linder [A droite Joséphine Hopkins, co-réalisatrice de Margaux] © FredMJG/PIFFF](https://lesnuitsduchasseurdefilms.files.wordpress.com/2016/12/realisateurs-courts-metrages_instagram.jpg?w=940)
Le tableau des étoiles.
Pour rappel, le système de notation. ***** > Top of the mop ; **** > Toutes affaires cessantes ; *** > Assurément ; ** > Plutôt ; * > A la rigueur ; ° > Pas la peine.
Jour 1
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Behind de Ángel Gómez [CM hors compétition] | **** |
The autopsy of Jane Doe de André Øvredal [Cérémonie d’ouverture] | **** |
Jour 2
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I am not a serial killer de Billy O’Brien [Compétition] | *** |
Twin Peaks: Fire walk with me de David Lynch [La séance culte] | ***** |
Realive de Mateo Gil [Compétition] | * |
David Lynch: the art life de Jon Nguyen, Rick Barnes & Olivia Neergaard-Holm* [Hors compétition] | **** |
* Sortie nationale prévue : 15 février 2017 | |
Jour 3
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The unseen de Geoff Redknap [Compétition] | **** |
Prince des ténèbres/Prince of darkness de John Carpenter [La séance culte] | ***** |
The greasy strangler de Jim Hosking* [Compétition] | **** |
The mermaid 3D/Mei ren yu de Stephen Chow [Hors compétition] | **** |
* Pour info, le nombre d’étoiles accordées est autant WTF que le film | |
Jour 4
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K-Shop de Dan Pringle [Compétition] | ** |
Hardware de Richard Stanley [La séance culte] | *** |
Jour 5
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Born again de Jason Tostevin [CM – Compétition internationale] | ** |
Cambio de Daniel Romero [CM – Compétition internationale] | **** |
Civic dignity de Román Santiago Pidre [CM – Compétition internationale] | **** |
Curve de Tim Egan [CM – Compétition internationale] | ***** |
Im perfekt de Zsuzsanna Koszti [CM – Compétition internationale] | *** |
iMedium de Alfonso García [CM – Compétition internationale] | *** |
Juliette de Lora D’Addazio [CM – Compétition internationale] | ***** |
Nibble de Jason Buff [CM – Compétition internationale] | *** |
Red skies de Bret Miller [CM – Compétition internationale] | ** |
The bench de Robert & Russell Summers [CM – Compétition internationale] | **** |
The call of Charlie de Nick Spooner [CM – Compétition internationale] | ***** |
The sunken convent/Det Sjunkne Kloster de Michael Panduro [CM – Compétition internationale] | *** |
Dénominateur commun de Quentin Lecocq [CM – Compétition française] | *** |
Here we are de Fabien Dubois & Aladdin Serraoui [CM – Compétition française] | * |
Le plan de Pierre Teulières [CM – Compétition française] | *** |
Lumpen de Thibaut Piotrowski [CM – Compétition française] | ** |
Marée basse de Adrien Jeannot [CM – Compétition française] | *** |
Margaux de Joséphine Hopkins, Rémy Barbe & Joseph Bouquin [CM – Compétition française] | ***** |
Popsy de Julien Homsy [CM – Compétition française] | **** |
VARDØGER de Ludovic De Gaillande [CM – Compétition française] | **** |
Prevenge de Alice Lowe [Compétition] | ***** |
Jour 6
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Keeper of darkness/Tuo di qu mo ren de Nick Cheung [Hors compétition] | **** |
Opéra de Dario Argento [La séance culte] | **** |
Safe neighborhood de Chris Peckover [Cérémonie de clôture] | ***** |

Résultat des courses.
S’il reste un pincement au cœur d’avoir raté le Carrefour du cinéma d’animation sis au même moment au Forum des Images, la programmation du PIFFF 2016 — et le palmarès en est un flamboyant reflet — aura à nouveau mis en valeur des femmes, petites ou grandes, (très) jeunes ou MILF, animée, robotisée ou (in)humaines, belles ou se croyant moches, (fausses mais ne spoilons pas trop) victimes ou guerrières, actrices et réalisatrices. Pourvu que ça dure.
A l’année prochaine !

