Festival hors des murs parisiens, deuxième ! Après l’aventure vietnamienne à Saint-Malo*, je me suis décidée à filer à Nantes pour visiter la Colombie et plus si affinités alors que je caressais depuis quelques semaines de passer à Amiens chevaucher des licornes dans la paume de Kong. Gageons qu’il ne s’agit là que d’une partie remise et que je saurais mieux m’organiser en 2015…
Surtout lorsque le programme annoncé dégorge de films fort sympathiques à découvrir. Si je suis parvenue pour le Festival du Film Coréen à Paris** 2014 à voir quasiment tout, pour le Festival 3 Continents qui ne dure que 8 jours, c’est mission impossible. Les regrets vont pleuvoir, ou pas. La faute sans doute à ma désorganisation chronique et mon goût pour l’impro.
Je suis donc partie de bon matin, m’attendant à ne pas avoir de temps pour (re)découvrir la cité bretonne et m’étant pour se faire octroyée une demi-journée « tourisme ». Quelle blague !

Bien arrivée — et le temps est clément, un bonheur ! — à l’hôtel Amiral, je découvre aux anges qu’il donne sur les sorties du cinéma Katorza — et accessoirement sur Anna Karina et Jean-Louis Trintignant dont les visages peints ornent les façades — où le Festival a prévu la projection d’un nombre incalculable de pelloches à ne point rater. M’étant levée aux aurores, je n’ai que le tort de vouloir tester l’excellent plumard qui me tend les draps pour y dépiauter le catalogue. Adieu tourisme, bonjour le moelleux de l’oreiller !

Tandis que la cérémonie d’ouverture où est présenté Iranien de Mehran Tamadon en avant-première bat son plein, je roupille généreusement et ne me réveille que pour le film qui sonne le début des festivités, soit Love will tear us apart de Yu Lik-wai qui est passé dire bonsoir et à quel point il n’avait pas apprécié la rétrocession de Hong Kong au grand voisin chinois, et qui se joue donc en bas de chez moi.

Je pars gaillardement à la découverte de la grande salle du Katorza qui ne sera pas complète pour cette séance inauguratrice, contrairement à mes craintes, et du public du festival qui va me mettre en joie durant 8 jours et aussi me surprendre. Notamment lors de cette première prise de contact où déjà des râles se font entendre, certains aimables possesseurs de pass s’étonnant que les barrières ne soient pas mises en place alors que « bon ! y a quand même un accès prioritaire »***. Du nanan !
Surtout qu’arrivés au 2/3 du film projeté dans une très belle salle, spacieuse et diablement accueillante, il y eut un exode vers les sorties. Il était tard, soit, le film était un tantinet plombant, certes, mais tout de même.
* Il faudrait que je termine la rédaction de mon périple, oui.
** Oui, là aussi il faudrait que je songe à entamer mes compte-rendus, je sais.
*** Petite phrase du jour. J’en entendrai bien d’autres, guère piquées des hannetons…
*****

Love will tear us apart/Tin seung yan gaan de Yu Lik-wai_1999
avec Tony Leung Ka Fai, Li Ping Lu, Wong Ning et Rolf Chow

Je m’extirpe du fauteuil fichtrement confortable dans lequel je me suis affalée sans retenue et approuve deux points essentiels à un bon festival, l’un d’aller dormir comme un loir, l’autre de me rapprocher de l’écran dès le lendemain pour palier la gigue d’insouciants sous-titres devant mon œil torve.
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