Enquête sur des citoyens au-dessus de tout soupçon — Questionnaire Cinéma politique Part I

Les hommes du président de Alan J. Pakula © Warner Bros. France

De la politique. Comme chaque année ou presque, Ludovic, taulier de Cinématique nous a concocté un petit questionnaire cinématographique.

N’hésitez pas à lui rendre visite, ne serait-ce que pour sa fort délicieuse introduction, et à lui répondre dans les commentaires ou sur votre propre espace.

Après Eros, Thanatos et Narcisse, voilà que l’homo politicus s’invite sans isoloir en cette année (horribilus en ce qui me concerne. NDLR) 2013.

Voici déjà mes réponses aux 5 premières questions.  Les trois autres épisodes seront postés vraisemblablement après mon Retour vers 1960. Très en retard, je suis, je sais.

1. Quel film représente le mieux à vos yeux l’idéal démocratique?

The devil and Daniel Webster (également connu sous le titre de All the money can buy/Tous les biens de la terre), une étonnante curiosité signée William Dieterle de 1941, inspirée du mythe de Faust. Il y a également une scène de procès — cf. question 17 — sacrément diabolique où Daniel Webster/Edward Arnold, sénateur du 19e trop honnête pour atteindre la présidence, affronte le grand cornu, incarné par Walter Huston.

Et, oui, je l’avoue, c’était vraiment histoire de ne pas choisir un Capra (qui a d’ailleurs employé Edward Arnold dans des rôles de pourris, ce qui aurait tendance à prouver que l’habit ne fait jamais le moine).

© William Dieterle Productions
© William Dieterle Productions

2. Au cinéma, pour quel Roi avez-vous un faible ?

J’ai beaucoup de compassion pour les rois fous. Car franchement, comment peut-on raison garder en assumant un boulot pareil ?

Ludwig ou le Crépuscule des dieux/Ludwig de Luchino Visconti_1972 en est un excellent exemple.

© Mega Film
© Mega Film

Et outre que j’en ai appris de bien bonnes sur la cour danoise lors de A royal affair/En kongelig affære de Nikolaj Arcel_2012, le roi Christian VII passablement dingo doit une bonne partie de la sympathie qu’il m’inspire non seulement à la mauvaise volonté qu’il mit à tenir le rang auquel sa naissance l’avait condamné mais également à l’interprétation sans faille du bien charmant Mikkel Boe Følsgaard.

© Zentropa Entertainments
© Zentropa Entertainments

3. Quelle est la plus belle émeute, révolte ou révolution jamais filmée ?

Si l’on met hors compétition Eisenstein qui filmait les foules en délire/panique comme personne, « belle » n’est pas exactement ici le mot — sauf en termes de justice et de droits — que j’emploierais ; cependant, ayant vu à un âge fort tendre Des fraises et du sang/The strawberry statement de Stuart Hagmann_1970 sur les contestations estudiantines durant la guerre du Vietnam, je me suis bien jurée de ne jamais me présenter dans une université autrement qu’en armure.

© MGM
© MGM

Notons également l’inexorable révolte que mènent les enfants des Révoltés de l’an 2000*/¿Quién puede matar a un niño? de Narciso Ibáñez Serrador_1976 contre les adultes — attention, ça va spoiler ! — dont la plus fascinante est sans contexte celle du fœtus refusant de naître, qui tue sa future mère de l’intérieur.

* Titre d’une profonde débilité alors que l’original « Qui pourrait tuer un enfant ? » est autrement plus évocateur.

© Penta Films
© Penta Films

Et comme je l’ai déjà dit ici, pas de révolution sans fanfare [menée par Ennio Morricone de préférence] !

4. Si vous étiez ministre de la Culture, à quelle personnalité du cinéma remettriez-vous la Légion d’Honneur ?

Pour paraphraser ce brave Marx (Groucho, pas le barbu !), je n’accepterai jamais de faire partie d’un gouvernement qui m’offrirait un portefeuille. La culture n’est pas chose ministrable et il suffit de distribuer médailles en chocolat et autres ridicules récompenses au soit-(mé)disant nom de la patrie à jamais reconnaissante.

5. Au cinéma, quel est votre Empereur préféré ?

Le dernier et bon débarras ! Pas celui trop pomponné et boursouflé d’esthétisme et de poses de Bernardo Bertolucci mais plutôt le semble-t-il un peu plus « historique » dont le règne défunt hante Sorrows of the Forbidden City de Zhu Shilin-1948. Ceci pour le côté sérieux de ce questionnaire…

© DR
© DR

En réalité, j’ai une tendresse toute particulière pour les manchots (empereurs ou pas, peu m’importe)-kamikazes du Pingouin dans Batman : le défi/Batman returns de Tim Burton_1992.

© Warner Bros
© Warner Bros

Mais il est entendu que si l’on en vient à parler « d’impératrice », alors, elle ne peut être que rouge, sous la direction de Josef Von Sternberg. Ci-dessous, Marlène Dietrich/Catherine II de Russie dans L’impératrice rouge/The scarlet empress_1934.

© Paramount Pictures
© Paramount Pictures

A suivre ICI