De la politique. Seconde partie du questionnaire Cinéma politique de Cinématique.
Ludovic sera ravi de vous y accueillir avec vos commentaires et/ou vos propositions. Et si vous avez raté le début, rendez-vous donc ici pour les questions 1 à 5.
La suite, bientôt.
6. Si vous étiez Ministre de la Culture, quel serait votre premier mesure, premier acte symbolique ou premiers mots d’un discours, concernant le cinéma ?
Se reporter à la réponse à la question 4, rapport au ministère. Mais j’ai comme dans l’idée que botter le cul de certains individus aux goûts plus que douteux émargeant au CNC ne serait point pour me déplaire. Ne serait-ce qu’une journée.
7. Quel film vous semble, même involontairement, sur le fond ou sur la forme, d’inspiration fasciste ?
Je tendrais à répondre n’importe quel film qui tente de me manipuler par des moyens aussi bas que le décès violent d’un chien, d’un chat, voire d’un lapin, aux fins de me persuader qu’il est bon d’abattre tous les affreux.
Si 300 de Zack Snyder est tout à fait (in)volontairement et d’inspiration fasciste, et hilarant de bêtise (ah ! ces postillonnades à la Butler), et crypto-gay, et nanardesque, il reste un plaisir coupable pour fins de soirée arrosée.

Par contre, l’adaptation cinématographique de V pour Vendetta par James McTeigue m’a semblé prendre le contrepied total de ce que le film prétend dénoncer, et à gros sabots encore. Passons sous un silence religieux la récupération mercantile d’un Guy Fawkes qui n’en demandait pas tant et amusons-nous que certains « révolutionnaires » paient leur écot au grand capital (la Warner Bros. pour ne point la nommer).
8. Quel est le meilleur film sur la lutte des classes ?
Pour ne pas profiter du sacro-saint Ken Loach, maître en la matière, je choisis pour l’Angleterre The servant de l’américain Joseph Losey_1963 quoiqu’il s’agisse plus ici de vampirisation que de lutte de classes. Néanmoins.

Pour la lutte des classes à l’Américaine, un britannique… Les lumières de la ville/City lights de Charlie Chaplin_1931 (comme d’ailleurs tous les films où il est vagabond ou barbier). La fin est un crève-cœur.

En Italie, Colorado/La resa dei conti de Sergio Sollima est définitivement du côté des peóns (aussi roublards soient-ils).

En ce qui concerne le cinéma français qui brille jusqu’ici par son absence, La règle du jeu de Jean Renoir_1939 (mais, mis à part l’amour, Renoir a-t-il jamais filmé autre chose ?)

9. Au cinéma, qui a le mieux incarné la République ?
Tu les trouves jolies mes fesses ? […] Et mes seins tu les aimes ? […] Brigitte Bardot dans Le mépris de Jean-Luc Godard_1963.

Le doute m’habite. Ai-je vraiment compris la question ? Quoique. Quand on y songe.
10. Quel film vous paraît le plus pertinent sur les coulisses du pouvoir dans le monde d’aujourd’hui ?
Sont sortis la même semaine de 2011 deux films sur le pouvoir, L’exercice de l’état de Pierre Schöeller qu’il est permis de préférer — bien qu’Olivier Gourmet n’ait pas le 10e de la sexytude qu’exsude Ryan Gosling* — aux Marches du pouvoir/The ides of March de George Clooney.
* On peut d’ailleurs en affirmer autant si l’on compare nos présidents IRL [NDLR]

Nonobstant, quoiqu’il arrive, en avoir ou pas, du pouvoir, des cojones, de l’argent, des relations, que sais-je, on en revient toujours au même schéma. Le monde se divise en deux. Il y a les possédants et les (dé)possédés. Comme au bon vieux temps de l’ouest sauvage.
J’en veux pour preuve La politique pour les nuls explicitée par Le Blondin : You see, in this world there’s two kinds of people, my friend: those with loaded guns and those who dig. You dig.
A suivre ICI
P.S. Et pour en revenir au Questionnaire du miroir [Question 18], en voici, Ludovic, une belle et subtile utilisation.
