Gueule de bois à l’italienne. Entre le chanteur de son groupe qui s’écrase comme une merde (n’est pas Peter Gabriel qui veut) au milieu d’un public parsemé qui s’est écarté prudemment en le voyant plonger et sa fiancée qui offre ses charmes à un guitariste à succès bien plus jeune que lui, Stefano (incarné par Valerio Mastandrea, période clown blanc et cœur de rocker), démoralisé, quitte Rome pour Rimini où il compte se ressourcer.
Il y retrouve la maison familiale plongée dans une très douce folie. Sa mère recherche ses chakras tandis que son père découvre les siens sur un terrain de golf, son frère divorce et laisse à l’occasion son usine péricliter, sa jeune sœur, fort séduisante mais toujours célibataire, préfère la compagnie des dauphins à celle des hommes… Alors Stefano perd lui aussi la tête ; il court (en compagnie de ses neveux pour faire la pige aux radars), saute (et atterrit parfois sur des chiens qui n’en demandaient pas tant), ment, joue du piano debout, picole, affabule, découvre ses origines, bref grandit enfin un peu.
De petites désillusions en amours tarifées (apparition remarquée de la belle Caterina Murino), de fausses confidences en conclusions hâtives, de soûlographies en petits vomis entre cétacés, de suicide – un seul, mais désopilant – en faillite annoncée, Stefano retrouvera suffisamment de confiance en lui pour retourner à Rome et reprendre une activité normale (gratter de la guitare, se jeter avec enthousiasme dans les bras de son public…).
Gianni Zanasi aime manifestement ses personnages, vieux adolescents désillusionnés en manque d’affection, dont il dresse un tendre portrait dans cette comédie plus douce qu’amère – et subtilement critique – sur les années berlusconiennes.
Ciao Stefano/Non pensarci de Gianni Zanasi_2008
avec Valério Mastandrea, Caterina Murino, Anita Caprioli et Teco Celio