Whatever Lola wants de Nabil Ayouch

Laura Ramsey dans Whatever Lola wants de Nabil Ayouch © Pathé Distribution

All about Ismahan. Une jeune Américaine, Lola, folle d’entrechats et un tantinet bécasse (Laura Ramsey, aimable blondinette aux faux airs d’une Renée Zellweger moins crispante) tombe amoureuse d’un charmant Égyptien.

Nous sommes à New York et cela pourrait virer au drame. Mais pour une fois que les Arabes ne confient pas de paquets suspects aux ravissantes idiotes qu’ils rencontrent (se souvenir de la belle Ornella Muti, hôtesse de l’air sacrifiée des Nouveaux monstres), ne boudons pas le plaisir que nous offre ici Nabil Ayouch qui, sous le couvert d’un conte de fées aussi sucré qu’une corne de gazelle, lève élégamment le voile sur les injures faites aux femmes musulmanes.

Sont discrètement épinglés, en quelques scénettes, la corruption ambiante, l’absurdité d’un pays où les enfants qui s’ennuient lapident les maisons des femmes infidèles, le poids (trop lourd) des traditions, les frustrations sexuelles.

Le choc des civilisations a bien lieu, mais sous le règne de la comédie. Voir la naïve (l’inconsciente ?) Lola tester sur le tenancier de l’hôtel louche où elle croupit les qualités lascives de sa danse du ventre est un vrai bonheur. Somme toute, c’est sa générosité doublée d’un optimisme à tous crins qui la préserve des ires de la population locale, et de l’échec.

Transparaît toutefois, en filigrane, une autre histoire : celle d’Ismahan (incarnée par la superbe Carmen Lebbos), star déchue – et ô ironie ! désormais voilée – de la danse orientale.

En ces temps troublés, voici un petit film charmant et rafraîchissant qui donne furieusement envie de gigoter.

Whatever Lola wants de Nabil Ayouch_2008
avec Laura Ramsey, Assaad Bouab, Carmen Lebbos et Hichem Rostom