Ô Jardim da Esperança de Laurence Guenoun

O jardim da esperanca de Laurence Guenoun © LGuenoun

O Brésil que nunca desiste. Ce jardin de l’espérance n’est autre que Jardim Gramacho, plus grande décharge à ciel ouvert construite à quelques kilomètres des enivrantes plages de Copacabana et fermée en 2012 au grand dam des catadores, hommes et femmes « ramasseurs de déchets » pour qui, le tri des ordures aussi dangereuses soient-elles, était le seul moyen de subsistance.

Abandonnés par le gouvernement plus préoccupé à l’idée de récurer fissa la ville en vue du Rio +20, de la Coupe du Monde 2014 et des Jeux de 2016, spoliés des indemnisations promises — on apprendra qu’une somme infime a été versée, et d’un coup, à des familles incapables de négocier leur avenir —, les habitants de Jardim Gramacho continuent néanmoins de subsister sur ce terrain néfaste, notamment grâce à des déchargements sauvages et parfaitement illégaux de substances plus ou moins polluantes. Qu’ils trient inlassablement, au mépris de leur santé.

Plus de 5 000 familles (environ 650 dans le quartier filmé par Laurence Guenoun) — dont un nombre impressionnant de jeunes enfants —  oubliées de tous ou presque, (sur)vivent au milieu des ordures, et réclament depuis des années, emplois décents et ouvertures de crèches et d’écoles près du site. Et bien que le Christ Rédempteur tourne le dos à Gramacho, seule l’église maintient son pouvoir sur les catadores en les assistant, à coups de loteries et de dons alimentaires.

C‘est en accompagnant l’association chilienne TETO qui œuvre bénévolement depuis 2013 à la construction de maisons transitoires pour les plus démunis que Laurence Guenoun, photographe free-lance et fondatrice/directrice de publication de Plateform Magazine, est tombé en amour avec les habitants de Gramacho et a décidé de leur offrir une tribune pour qu’enfin puissent s’exprimer librement ces laissés pour compte du social-libéralisme à la brésilienne.

Et a eu de plus l’excellente idée de proposer à des adolescents — Kauã, Jasmin et Evelyn entre autres — de témoigner à leur manière, réflex entre les mains, de leur vie quotidienne dans cette communauté flouée mais digne, désormais à la recherche de quelques espérances.

Ainsi est né Ô jardim da esperança, documentaire aussi beau que poignant, aussi enthousiasmant que terrifiant, habité par l’espoir, l’appétit de vivre et le rire des enfants. Et gageons que le beau visage de Dona Lucia nous poursuive longtemps après la projection.

A noter que les photos en noir et blanc qui rythment le documentaire shootées par les enfants de la communauté de Gramacho font actuellement l’objet d’une exposition itinérante dans le pays, notamment pour attirer l’attention des pouvoirs publics brésiliens. Par ailleurs, Laurence Guenoun est à la recherche d’un distributeur international aux fins de diffuser le plus largement possible Ô jardim da esperança, la voix des abandonnés de Gramacho. Pour que toutes les projections à venir puissent enfin changer leur monde. 

A consulter :

Q&A avec Laurence Guenoun à La nouvelle scène

© Laurence Guenoun/Design : Barbie Estblonde
© Laurence Guenoun/Design : Barbie Estblonde

Dernière minute. Mention spéciale du jury et  prix du public lors de la 5e édition du Filmambiente Film Festival de Rio de Janeiro, Ô jardim da esperança est également en sélection officielle auFestival Internacional de Cinema Socioambiental – PLANETAet à  All Lights India International Film Festival.

2e projection privée – La Nouvelle Seine

Projection privée ce jeudi 12 novembre à 19h à La Nouvelle Seine, suivie d’un débat en compagnie de Maria Raquel, anthropologue ayant travaillé avec les catadores lors de la fermeture de la décharge officielle de Jardim Gramacho et de Benoit de L’Estoile, anthropologue de l’Ecole Normale Supérieure.
Nombre de places limité. Envoyer un e-mail à laurence@plateformag.com pour réserver.

FIFE 2016.

© FIFE

Le jardin de l’espoir est projeté hors compétition, dans le cadre d’un Focus Brésil, au Festival International du Film Environnemental 2016 et ce, en présence de la réalisatrice,

Ci-dessous, Laurence Guenoun lors d’une série de Q&A au Cinéma des Cinéastes.