De la tendresse

Je pense que celui qui aime a raison. Lorsqu'on aime, ça donne du bonheur. Quand on aime pas, on ne trouve que des désagréments. Bien sûr, il y a des gens pour lesquels je n'éprouve pas de réelle sympathie. Je ne les déteste pas, je les fuis. Je ne veux pas les rencontrer parce que je sais à l'avance qu'ils ne m'intéresseront pas. Je ne pense pas que ce soit de la lâcheté. Lorsque j'étais jeune, j'étais souvent coléreux, jusqu'au jour où j'ai essayé de comprendre. J'ai voulu éviter de me mettre en colère et j'ai appris comment faire. Si, lors d'une discussion, le ton se met à monter, j'arrête et je vais faire autre chose : un truc physique, du vélo, faire le tour du pâté de maisons en courant... Lorsque je reviens, je ne pense plus de la même façon. Je crois qu'il y a dans la colère une complaisance, et que l'on peut éviter cela.

Jean-Louis Trintignant

Du côté d'Uzès. Entretiens avec André Asséo © Cherche-midi

Du cote dUzes