Viva Caravaca. L’histoire tiendrait aisément sur un billet de 5 euros. Durant un match de foot, la caisse est dérobée (par qui, on le devine bientôt sans peine), le butin caché, puis détruit, mais il n’a cependant pas disparu pour tout le monde.
Choisissant de raconter cette aventure façon Rashomon, le film se rejoue cinq fois sous notre nez, adoptant le point de vue des protagonistes principaux qui parfois se croisent, s’ignorent le plus souvent, se mentent, démentent, se trompent et se trahissent énormément.
Toutefois, il semblerait que Claus Drexel n’ait pas voulu (ou pu) choisir entre deux traitements : la comédie policière sur une famille déboussolée et amorale ou un vrai polar peuplé de psychopathes plus ou moins décérébrés (une mention particulière est attribuée à Eric Caravaca). Les personnages sont bien campés : André Dussollier (homme tranquille et frustré qui trouve là une occasion de s’encanailler) et Miou-Miou (en nunuche tout à côté de ses escarpins dans un rôle qui ressemble à s’y méprendre à celui qu’elle tenait dans Le grand alibi) forment un couple d’enfer.
L’humour est présent et vire même à la grosse farce dans une scène incongrue où partant s’offrir des munitions, notre André tombe sur des vendeurs parfaitement inquiétants mais le film manque cruellement de rythme et l’on finit par se désintéresser de cette comédie poussive où le metteur en scène a manifestement un peu trop compté sur l’abattage de ses comédiens.
Affaire de famille de Claus Drexel_2008
avec André Dussollier, Miou-Miou, Eric Caravaca, Hande Kodja et Julien Courbey