Sacrebleu au Forum

© Sacrebleu Productions

Panorama. Carte blanche — fort éclectique — a été offerte vendredi soir par le  Forum des Halles à Sacrebleu Productions (société spécialisée dans le court, l’animation et le documentaire) qui a vu son travail récompensé en 2010, et par la palme d’or du court-métrage décernée en mai à Serge Avédikian pour Chienne d’histoire, et par le Prix Procirep du meilleur producteur au festival de Clermont-Ferrand.

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Siggil de Rémi Mazet_2010_20’

Chef opérateur de formation, Rémi Mazet a filmé son premier court à Dakar, dans les quartiers populaires et la tristement fameuse décharge des Mbeubeuss.

Siggil est la prise de conscience d’un vieil homme (magnifique Thierno Ndiaye) de sa servitude envers les nantis et des diverses rencontres qui rythment sa recherche de l’affreux clébard immaculé qu’il babysitte pour subsister et qui lui a échappé. Ne sont absents ni humour ni cruauté dans ce film qui bénéficie de plans superbes et d’une bande originale signée Metzo Djatah.

A écouter : Rémi Mazet interviewé pour La vignette de France Culture

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J’attends une femme de Chiara Malta_2009_20’

L’héroïne de cette ode à la féminité — voire la maternité, un destin semble-t-il inéluctable — n’a pas encore accouché qu’elle fait entrevoir à sa fille un avenir tout tracé.

Ce court, réalisé sous forme de home movie filmé par une caméra indiscrète, vaut pour son humour grinçant, ses interviews iconoclastes et ses images d’archives constituant un documentaire tant sur le mystère des filles que sur les fardeaux physiologiques qui accablent le sexe faible, guère épargné par la nature, parfois cependant jalousé par quelques garçons.

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L’homme qui dort de Inès Sedan_2009_10’

Par la grâce d’une animation réalisée au pastel et dans des jeux de texture sépia à l’esthétisme raffiné, Inès Sedan conte l’aventure étouffante d’un deuil et d’une renaissance. Car un homme qui dort peut ne jamais se réveiller, et d’accepter qu’il ronfle ne réduit en rien le chagrin accablant l’être aimé.

A consulter : le site du film

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Nuvole, mani de Simone Massi_2009_8’

Carpe diem. Profiter de chaque instant et se satisfaire de petits bonheurs quotidiens, voici ce que propose Simone Massi avec son nouveau film, Nuvole, mani/Des nuages au bout des doigts, dédié aux moments heureux de son enfance, aux mains si réconfortantes du père et à la rêverie maternelle.

Le réalisateur a introduit quelques touches de couleurs chaudes fort bienvenues dans une animation qui évoque les gravures à l’eau-forte. Une voix off — celle de Serge Avédikian — et une bande son évocatrice de ces souvenirs que l’on croit toujours avoir totalement oubliés complètent ce superbe court d’une grande beauté formelle.

A consulter : le site de Simone Massi

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Les Barbares de Jean-Gabriel Périot_2010_5′

Ode à la désobéissance, Les barbares par un montage étonnant nous pousse à nous interroger sur les images du pouvoir, en entremêlant judicieusement des portraits de groupes avec dames (de fer) d’instantanés pris lors de rassemblements populaires — politiques ou plus intimes) — en amenant insidieusement une certaine lenteur dans cette succession de photographies, en adoucissant la musique qui les accompagne tandis que les clichés se font de plus en plus violents. Apparemment. Car qui sont ces fameux barbares ? Les manifestants ? Ou ces êtres policés qui gouvernent le monde et sourient tandis qu’il sombre ?

Ce court métrage est disponible sur le site Format Court.

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Chienne d’histoire de Serge Avédikian_2010_15’

Une histoire peut en cacher une autre, ou si peu. Récompensé cette année par la Palme d’or à Cannes, le court-métrage de Serge Avédikian, sous couvert de raconter une triste page d’histoire datant de 1910, soit — après consultation d’experts occidentaux — le massacre, puis la déportation des chiens errants de Constantinople sur une île déserte bien loin de la ville pour satisfaire une population inquiète et avide de sécurité, nous rappelle que l’humanité n’apprend strictement rien de ses monstrueuses erreurs du passé.

Les aquarelles (signées Thomas Azuelos) qui se succèdent et auxquelles se mêlent des instantanés de cartes postales d’époque, font froid dans le dos par leur pouvoir évocateur. remarquablement souligné par la très belle mais fort inquiétante partition de Michel Karsky. Car après tout, il n’est plus si difficile après avoir décidé de l’éradication du meilleur ami de l’homme d’envisager l’extermination de ses semblables. Ce dont certains ne se sont guère privés quelques années plus tard.

A consulter :
Le site de Thomas Azuélos
L’ interview de Serge Avédikian sur Format Court

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Madagascar, carnet de voyage de Bastien Dubois_ 2009_12’

Bastien Dubois, carnettiste et graphiste 3D, caresse de sa caméra un bloc-notes dont les pages se tournent une à une, avant que de délicates aquarelles ne s’animent et ne nous invitent à découvrir Madagascar et les étranges rituels qui font la richesse de la culture malgache. Nous sommes ici conviés aux festivités qui accompagnent la Famadihana, culte du “retournement des morts”. Une invitation au voyage pleine de douceur et de beauté.

A consulter : le site de Bastien Dubois