La collection Cheech Marin 1980_2010 . Cheech Marin n’est pas seulement l’une des têtes enfumées du duo Cheech & Chong, héros de Faut trouver le joint/Up in smoke de Lou Adler_1978 ou un fidèle de Robert Rodriguez — le Chet Pussy de Une nuit en enfer/From dusk till dawn_1996, le barman hargneux de Desperado 2_2003 ou le prêtre sulfateur de Machete_2010 —, il est également un ardent défenseur de la cause chicana et un collectionneur depuis plus de 30 ans d’œuvres majeures d’artistes mexicains-américains.
To me, you have to declare yourself a Chicano in order to be a Chicano. That makes a Chicano a Mexican-American with a defiant political attitude that centers on his or her right to self definition. I’m a Chicano because I say I am
Cheech Marin
What is a Chicano, Huffington Post, 5 mars 2012*

Portrait of Cheech, 2012. Collection Cheech Marin © FredMJG/Musée d’Aquitaine
Les Bordelais sont des petits veinards**. Du 27 juin au 26 octobre prochain, le Musée d’Aquitaine leur propose de découvrir 70 très belles pièces de sa collection personnelle, accompagnées d’œuvres prêtées par le Vincent Price Art Museum, le Self Help Graphics & Art et des artistes comme Shizu Saldamando, Melanie Cervantes et Jesus Barraza. Entre art et revendications, et à l’occasion du 50e anniversaire du jumelage Bordeaux/Los Angeles, l’histoire et l’identité chicanas, bien méconnues en nos contrées, sont à découvrir séance tenante.
The Chicano Artist must make an art that is cheap, simple but alive and relevant ; an art for gente who can’t afford art – like a corrido (popular song). Let us make an art that is not for ourselves, not for museums, not for posterity, and certainly not for art’s sake, but for mankind.


Si quelques crânes en papier mâché accueillent gaillardement le visiteur, sont également au programme street art communautaire, affiches, sérigraphies, muralisme, papiers découpés, pastels et peintures aux couleurs vives, grotesques, brutales, naïves ou enchanteresses.
Est également projeté Yo soy Joaquin, un moyen métrage signé Luis Valdez, adaptation du poème de Rodolfo « Corky » Gonzales, figure emblématique du El Movimiento. Et le spectateur peut bénéficier d’un diaporama d’une quarantaine de fresques murales historiques de Los Angeles — dont les fameux We are not a minority de El Congreso de Artistas Cósmicos de Las Américas de San Diego et The pope of Broadway de Eloy Torrez, hommage à Anthony Quinn — préparé par le Mural Conservancy of Los Angeles.

En parallèle, l’artiste muraliste John Valadez, accueilli en résidence, a réalisé — avec la collaboration de Florence Héry et Laurent Bastide — une fresque monumentale Convertible Opera/Cinema Deudeuche, exposée sur la façade du musée jusqu’à la fin de la manifestation ; elle sera ensuite déposée et réinstallée dans un espace public pérenne.
Sont également proposées autour de l’exposition conférences, concert et projections [A noter que le dingo Perdita Durango de Alex de la Iglesia est programmé le 5 octobre prochain]. Le calendrier est à consulter sur le site du Musée d’Aquitaine.
* Il faut se déclarer Chicano pour l’être. Un Chicano est donc un Mexicain-Américain avec une attitude politique défiante liée à son droit à l’auto-désignation. Je suis Chicano parce que je le dis. © Album de l’exposition, Musée d’Aquitaine
** Les vacanciers, aussi…
*** Extrait de Notes on an esthetic alternative, manifeste personnel non publié, 1973, collection privée © Album de l’exposition, Musée d’Aquitaine

Artistes exposés : Carlos Almaraz, Jari « Werc » Álvarez, Jesus Barraza, Chaz Bojorquez, David Botello, Melanie Cervantes, Alfredo de Batuc, Carlos Donjuán, Diane Gamboa, Margaret García, Yolanda González, Glugio « Gronk » Nicandro, Roberto Gutiérrez, Wayne Alaniz Healy, Leo Limón, Albert Lopez, José Lozano, Gilbert « Magú » Luján, Cesar Martínez, Frank Romero, Sonia Romero, Ricardo Ruiz, Shizu Saldamando, Eloy Torrez, John Valadez, Patssi Valdez, Vincent Valdez, George Yepes, Jaime « Germs » Zacarías
PS. Il va de soi que les petits instagrams disséminés ici et là ne rendent absolument pas justice aux œuvres exposées mais, outre qu’elles m’ont tapé dans l’œil, ces images ne sont bien évidemment qu’un petit hors d’œuvre pour vous inciter à vous bouger. Pour en savoir plus sur les artistes, rendez-vous sur le site The Chicano collection.










