Portrait d’un Rastignac en icône gay. Désinvolte, honnête, primesautier, hâbleur, fair-play, mélancolique, ambitieux, cynique, enthousiaste, lucide, dépressif ou vraie langue de pute, Rupert Everett nous délivre dans cet autoportrait à l’humour ravageur quelques pages hilarantes sur les tournages en Russie, son amitié avec Madonna et la découverte des séries télévisées de prestige en compagnie de Josée Dayan.
S’il se montre parfois cruel dans ce pavé de plus de 400 pages qui se lit d’une traite, c’est surtout envers lui-même. Mais s’il ne s’épargne pas, en revanche, il ne se départit jamais d’une certaine élégance lorsqu’il conte sans fard (et avec beaucoup de tendresse pour les amis disparus) ses aventures sexuelles tarifées ou ses désunions passionnelles.
Il est dommage pour le cinéphile qu’il passe sous silence ses rencontres avec Christopher Walken et Helen Mirren sur le plateau de The comfort of strangers de Paul Schrader_1990 et François Hadji-Lazaro croisé en 1994 pour Dellamore dellamorte de Michele Soavi, film culte s’il en est.
Annonçant lors de la sortie du livre qu’il allait désormais s’occuper de ses vieux parents, Rupert Everett nous offre une preuve supplémentaire que l’on peut avoir vécu une vie de patachon et n’en être pas moins un bon garçon.
Son autodérision et son humilité achèvent de rendre sa personnalité versatile terriblement attachante.
Tapis rouges et autres peaux de banane de Rupert Everett
K&B Editeurs_2008