Pour un peu, et sans y prendre garde, on lui refilerait bien le bon dieu sans confession à ce saint homme qui souffre tant pour son art.
Et pourtant, de pannes créatives en dépressions élégantes, de rêveries en fantasmes, dont le moindre n’est pas — en toge — de mater toutes les femmes qui l’obsèdent à la cravache, il ne cesse de se confier sans fard sur ses origines, son amour de la gent féminine, ses craintes sur le temps perdu jamais retrouvé ou sa galopante mégalomanie.
8 1/2 est une œuvre protéiforme habitée avec une nonchalance feinte par son alter ego (qui n’en avait guère), cette merveilleuse pâte de Mastroianni que Fellini modèle à merci. Federico se souvient et divague, Marcello, lui, retombera définitivement en enfance en 1980 dans La città delle donne la bien nommée.
8 et demi/Otto e mezzo de Federico Fellini_1963
A suivre…