Noir c’est noir, reste-t-il quelqu’espoir ? Votre serviteur n’ayant que peu de part de cerveau disponible pour le passer devant la télévision, mes remerciements, toutes affaires cessantes, à Kilucru l’irréductible qui eut la charmante idée de rameuter les troupes devant la petite lucarne en rappelant l’ouverture estivale de la Suite noire sur France 2, soit chaque dimanche, une fiction d’une heure programmée en fin de soirée (puisque malheureusement certaines idées ou images peuvent encore choquer des téléspectateurs pourtant abreuvés en prime time d’obscénités en tous genres).
Hors donc, négligeant de sacrifier à la sacro-sainte saga de l’été, France 2 nous propose en lieu et place d’amours contrariées et happy-end obligé, huit histoires (voire plus si affinités) très noires non dénuées d’humour, voire d’amour… Quant au happy-end, il peut être de rigueur mais non imposé. Deux obligations cependant pour les réalisateurs convoqués : l’adaptation de romans édités aux Éditions La Branche et le format — 60 minutes — amplement suffisant pour emballer/peser une fiction rondement menée.
Les polars inscrits à la collection Suite noire (rejeton adultérin de la célèbre Série Noire), dirigée par le créateur du Poulpe (immortalisé en 1998 par l’inénarrable Jean-Pierre Darroussin dans le film de Guillaume Nicloux) Jean-Bernard Pouy, évoquent plus les bombes tragico-sociales de Jean-Patrick Manchette que le whodunnit cher à Agatha Christie. Charge incombe à chaque réalisateur d’imposer sa patte.
Passeront l’examen cet été Orso Miret (Le silence_2004), Emmanuelle Bercot (Backstage_2001), Laurent Bouhnik (L’invité_2007), Dominique Cabrera (Folle embellie_2004), Patrick Grandperret (Meurtrières_2006), Brigitte Roüan (Travaux_2005), Guillaume Nicloux (La clé_9007) et Claire Devers (Les marins perdus_2003).
D’autres adaptations sont d’ores et déjà en production, avec aux manettes Raoul Ruiz (La maison Nucingen_2009), Edwin Baily (Faut-il aimer Mathilde ?_1993), Emmanuelle Cuau (Très bien merci_2007) et Claire Denis (35 rhums_2009).
Pour en (s)avoir plus, se reporter au site dédié au projet suite-noire.com
et à l’interview de Jean-Bernard Pouy par rue89.